Définir une stratégie, un budget, un planning. Connaitre la législation. Gérer un portail promotionnel, la production de vidéos. Mettre en place les mécanismes d’évaluation à distance, la certification et la production d’attestations. Autant de compétences que permet d’acquérir la nouvelle formation Amue dédiée aux Moocs afin de répondre aux attentes et ambitions des établissements dans ce domaine de plus en plus compétitif.

Rencontre avec Régis Faubet, Responsable Pôle digital, Grenoble Ecole de management

Quel est l’objectif de cette formation et à qui s’adresse-t-elle ?

Cette formation offre aux apprenants une vue d’ensemble des différentes composantes d’un projet de MOOC (ou SPOC, COOC, SOOC…). Cette vue d’ensemble est nécessaire par exemple pour aligner son offre de MOOCs avec la stratégie de son établissement, ses expertises, ses moyens et son offre de formation. Elle mettra aussi en exergue les différences entre le e-learning “traditionnel” et les cours massivement diffusés.

Il est à noter que le but cette formation n’est pas de doter les stagiaires en compétences relevant de l'ingénierie pédagogique.

Les publics pouvant bénéficier de ce programme :

  • Responsables de programmes en formation continue
  • Chefs de projets formation
  • Enseignants
  • Ingénieurs pédagogiques
  • Personnel administratif de la formation en ligne (e-learning)

Quelles connaissances concrètes les stagiaires pourront-ils mettre en pratique suite à cette formation ?

A l’issue de cette formation, les stagiaires seront en mesure de :

  • Définir leur équipe projet et établir un budget
  • Planifier les grandes étapes d’un MOOC
  • Choisir une plateforme de cours, un portail
  • Cibler, attirer les “bons” apprenants et les garder
  • Comprendre les mécanismes d’interaction avec les apprenants
  • Connaitre les mécanismes d’évaluation / preuves d’apprentissage
  • Comprendre les principaux indicateurs d’apprentissage et les améliorer
  • Gérer les éditions successives d’un même cours
  • Utiliser un MOOC à des fins stratégiques ou commerciales

Quels sont les enjeux des MOOC dans l’enseignement supérieur d’aujourd’hui et de demain ?

Le rôle joué par les MOOCs dans l'enseignement supérieur au cours des cinq dernières années a évolué. Les usages deviennent plus raisonnables et on peut dire que nous sommes à la fin d’une phase d’expérimentation.
Aujourd’hui, les établissements qui développent des MOOCs le font pour des raisons différentes que dans le passé : visibilité, promotion, recrutement, R&D ou recherche, responsabilité sociétale, ou encore pour aller sur de nouveaux marchés.
Alors que de nombreux experts prédisaient la fin des cours magistraux à moyen terme, nous constatons aujourd’hui que les MOOCs complètent mais ne remplacent pas entièrement les dispositifs d’enseignement actuels.

Il est difficile de prédire l’avenir mais les tendances actuelles montrent que le public traditionnel de la formation continue à être le plus gros consommateur de MOOCs (ou SPOCs, COOCs, etc.) : ce sont des actifs, pas forcément parmi les plus jeunes, qui manquent de temps, de souplesse ou de modularité pour se former.

Les établissements les plus actifs quant à eux constatent que l’ensemble de leur dispositif d’apprentissage en ligne bénéficie des avancées et des retours d’expérience obtenues grâce aux cours massivement diffusés.

De nouvelles formes de preuve d’apprentissage, de plus en plus modulaires, voient le jour chaque année : attestations, certifications, badges, micro programmes, nano diplômes, programmes low cost, diplômes complets, etc. Il est important pour les acteurs de l’enseignement supérieur de s’y intéresser, car même si le format des MOOCs est de moins en moins massif et ouvert, le potentiel pour l’apprentissage à distance en terme de flexibilité et de modularité est très prometteur.

Quel état des lieux aujourd’hui de l’utilisation des MOOCs en établissement ?

Les établissements peuvent aujourd’hui être à la fois des producteurs, des coordinateurs ou des consommateurs de MOOCs.
A Grenoble Ecole de Management où je travaille, c’est déjà le cas avec des cours produits par d’autres établissements qui sont intégrés (avec l’encadrement d’un enseignant) dans certains parcours ou cursus. Pour monter des projets ambitieux, nous travaillons parfois en coordination avec d’autres écoles ou universités, mais aussi avec des entreprises dans le cadre d’un plan de formation.
Enfin, nous produisons des MOOCs pour faire découvrir une thématique au grand public ou pour attirer des candidats pour certains de nos programmes.

En quoi une bonne stratégie et une bonne organisation de ces projets MOOC sont-elles indispensables à son bon fonctionnement ?

Le marché n’est plus le même qu’en 2011- 2012, lors de la première vague de la “MOOC-mania”.
L’offre de MOOCS en 2011 ne comptait que quelques dizaines de cours, proposés quasi exclusivement par les plus prestigieuses universités au monde. En 2016, ce sont 6 850 cours qui ont été proposés par près de 700 universités.

Sans stratégie ni organisation adéquate, il est difficile de tirer son épingle du jeu face à une telle concurrence.
Les apprenants ne viennent plus pour la nouveauté du format et ils sont de plus en plus exigeants en termes de qualité, de flexibilité et de modularité.

Les plateformes sont également plus exigeantes que par le passé et de nombreuses possibilités et services autrefois offertes gracieusement sont désormais payantes : les responsables de projets de MOOCs doivent être au fait des dernières évolutions de ces plateformes en termes d’offre de services.

Les législations et réglementations en ce qui concerne les MOOC diffèrent-elles beaucoup de celles concernant les formations et enseignements classiques ?

Les notions de propriété intellectuelle et de droit d’auteur sont particulièrement importantes. Le cours proposé appartient-il à l’enseignant ? À l’établissement ? À la plateforme ? Un peu des trois ? Il faut connaître ou énoncer clairement les règles avant de se lancer.

Toujours dans le domaine législatif, la gestion des copyrights et droits d’auteur sont des aspects qui reviennent très régulièrement dans les cours en ligne. Que ce soit pour citer un ouvrage, utiliser une illustration ou une photo, il est important de le faire dans les règles pour ne pas mettre son établissement en défaut face à la loi.

Enfin, de nombreuses données, anonymes ou non, sont collectées dans le cadre d’un MOOC : avec des règles de confidentialité qui peuvent potentiellement changer avec chaque plateforme selon le pays où elle est localisée, la situation peut vite devenir compliquée.

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Gérer un projet de Mooc : les bonnes pratiques
06/10/2017 - Paris

 

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