Publié le 02 déc. 2004
Le CNESER adoptait le 15 novembre 2004 les textes (décret et arrêté) relatifs à l'expérimentation du vote électronique étudiant. Cette opération vise à faciliter le processus électoral et encourager les étudiants à plus s'investir dans la vie démocratique de leur établissement.
Deux universités se sont portées volontaires pour mener des tests afin de préparer au mieux l'installation d'un tel système. Il s'agit de Lyon II et Nantes.
Les deux établissements ont eu recours aux services de France Télécom qui s'est chargé de l'aspect technique de l'opération. Les élections-tests ont eu lieu à Nantes le 22 Novembre et à Lyon II le 29 Novembre.
Entretiens avec certains intervenants autour de cette opération.
Université de Lyon II
Les élections des représentants étudiants aux trois conseils auront lieu à Lyon II les 13,14 et 15 décembre.
Pour Bernard FRADIN, SG de l'université, "l'objectif essentiel [du vote électronique] est de nous permettre d'augmenter de façon significative la participation étudiante. Nous sommes actuellement en dessous de 10% pour les 3 conseils. Notre objectif est d'atteindre, voire dépasser, les 20%".
"Nous avons décidé d'envoyer [à l'occasion des élections] la propagande électorale à chaque étudiant. Par ailleurs, en liaison étroite avec les représentants étudiants, nous avons développé des actions de communication interne, par le biais de l'intranet ou la distribution de flyers par exemple" ajoute le responsable, conscient de l'utilité, pour faire baisser le taux d'abstention, d'une bonne communication autour de l'opération.
La communication n'est-elle pas justement le principal atout de ce type de procédé qui va surtout bénéficier d'un "effet nouveauté"? Selon le secrétaire général "l'attrait de la nouveauté jouera évidemment dans le sens d'une participation plus importante. Mais le fait d'augmenter le nombre du bureaux de votes et de permettre aux étudiants de voter sur le campus de leur choix et non sur celui auquel ils sont rattachés permettra sans doute d'améliorer, de manière pérenne, le taux de participation".
Pour organiser cette opération les universités qui ont mené les tests ont pu avoir recours aux services de France Télécom pour le circulation, le stockage et la sécurisation des informations relatives aux élections.
Entretien avec Cédric MICHEL, directeur du pôle logistique à Lyon II
Quelle solution logicielle avez vous retenu pour mener cette opération?
Nous nous sommes appuyés sur une architecture logicielle fournie par France Télécom. C'est un service très complexe qui met en œuvre plusieurs serveurs sécurisés contenant les données nécessaires au vote (nom des personnes éligibles, listes etc..)
L'université n'a aucune donnée concernant le vote sur ses serveurs. France Télécom propose ce service aux universités afin de le tester sur des populations restreintes avant de le porter à des niveaux plus importants pour l'e-administration.
Quelle procédure a été mise en oeuvre?
Depuis nos bases de données nous réalisons un export des mots de passe des étudiants vers France Télécom [FT]. A partir de ces données FT va générer de nouveaux mots de passe qui seront attribués à chaque étudiant à l'occasion du vote.
A Lyon II nous possédons la carte CUMUL [carte multiservice] qui est unique pour chaque étudiant. Grâce à cette carte l'étudiant pourra se rendre sur une borne administrative et récupérer les codes nécessaires pour pouvoir voter. Muni de ses codes il ira ensuite dans l'un des bureaux de vote où des "urnes électroniques" sont mis à sa disposition Nous avons installé 70 machines reliées à Internet, le tout réparti sur 8 bureaux de vote. Elles sont équipées de caches pour assurer la confidentialité nécessaire. Une fois l'étudiant connecté grâce à ses codes personnels FT lui ouvre un accès vers un site sécurisé sur lequel il pourra procéder au vote.
Quels problèmes avez-vous rencontrés?
Rien d'insurmontable. Nous n'avions pas eu le temps de tester les communications entre FT et les bornes administratives. Cela n'a pas fonctionné le jour dit. C'est un micro problème qui sera résolu pour le jour des vraies élections.
Comment s'organise le "dépouillement"?
L'opération est suivie par une commission de contrôle. Pour accéder aux résultats du vote sur les serveurs de FT deux personnes doivent posséder deux clés qui doivent être activées en même temps. Une fois cette procédure d'authentification effectuée les résultats des élections sont délivrés.
Quelles sont les différences majeures entre cette formule et celle papier?
Avant les étudiants des différents secteurs (Bron, Berges du Rhône) étaient obligés de voter sur le campus où ils étaient enregistrés. Avec ce système les étudiants pourront voter où bon leur semble. Ensuite nous sommes passés de 2 bureaux de vote à 8. Ce qui augmente les possibilités d'accès. De plus FT va nous fournir des modes d'emploi pour le vote électronique et assurer une communication auprès des étudiants pour leur apprendre à se servir de ce nouvel outil
L'université de Nantes Les tests ont eu lieu pour la première fois à Nantes, le 22 novembre. Les élections des représentants étudiants se dérouleront les 7 et 8 décembre. Entretien avec Olivier CARO, responsable du service vie étudiante pour l'université de Nantes. Comment se sont déroulés les tests à Nantes? Nous avons réunis 30 étudiants dans un bureau de vote afin de reproduire les conditions réelles avec un président de bureau et deux assesseurs qui distribuaient les codes aux étudiants. Des problèmes? Quelques soucis avec l'interface de vote a été jugée peu claire pour les étudiants les moins à l'aise avec l'outil informatique. Certains n'ont validé qu'un seul scrutin au lieu des 3. C'est une coquille, pas un vrai problème. Il s'agit de revoir l'interface pour la rendre plus ergonomique. FT doit justement nous soumettre une nouvelle proposition qui doit nous parvenir sous peu Quels échos de la part des étudiants? Plutôt positifs. Ils sont assez curieux face à cette nouvelle méthode de vote. De plus les tests sont intervenus deux semaines après les votes électroniques aux Etats-Unis. C'est un système qui les intéresse. Les syndicats étudiants étaient un peu perplexes. Nous longuement discuté pour leur expliquer en détail le projet et la méthode. Il semble que le message soit bien passé. Quel est le coût de cette opération? Le service de vote électronique tel que proposé par FT est pour l'instant en test donc gratuit. Demain s'il faut payer pour ce service quelle sera la décision des élus ? Pourront nous toujours recourir à cette méthode ? Par ailleurs le président de l'université et la vice-présidente étudiante désirent que des urnes électroniques soient présentes dans les halls des bâtiments comme cela se faisait habituellement du temps de la formule papier. Pour l'instant ces halls ne sont pas raccordés à Internet donc cette opération de câblage va aussi engendrer certains frais. |
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