Vade-mecum de la scolarité et de la vie de l’étudiant > 3 questions à Philippe Charignon

L'Amue édite son nouveau guide d'autoévaluation concernant tous les aspects d'organisation et de gestion de la vie d'un étudiant.

En 2001, l’Amue éditait un guide d’autoévaluation "Moderniser la scolarité et la vie de
l’étudiant". Aujourd’hui, le domaine formation/vie de l’étudiant publie un nouveau document "Vade-mecum de la scolarité et de la vie de l’étudiant" qui aborde tous les aspects de la vie d’un étudiant en formation, du point de vue de l’établissement qui en assume l’organisation et la gestion.

A l’occasion de cette publication, la rédaction a rencontré Philippe Charignon, chargé de domaine formation /vie de l’étudiant à l’Amue.

1/ Un premier guide d’auto évaluation pour les scolarités et la vie de l’étudiant publié en 2001 et aujourd’hui une nouvelle édition. Pourquoi avoir procédé à cette réactualisation ? Quelles sont les différences majeures entre ces deux ouvrages ?

Nous avons décidé d’une nouvelle édition pour 3 raisons majeures.
Tout d’abord, le guide 2001 est paru quelques mois avant la sortie des arrêtés réglementaires qui introduisaient l’espace européen de l’enseignement supérieur en France, en avril 2002. Il manquait donc cet élément fondamental : l’introduction du LMD en France. Aujourd’hui, le vade-mecum s’attache à recenser les impacts du LMD et la montée en charge des nouvelles thématiques qui y sont rattachées : l’attractivité des établissements, l’introduction et le développement du concept de qualité et enfin la mobilité étudiante.

En parallèle, entre 2001 et 2008, la LOLF (loi organique relative aux lois de finances) est entrée en application. Ce nouveau texte a fait remonter différentes thématiques, notamment celle de l’évaluation, de l’insertion et a souligné l’importance de plus en plus avérée de la vie étudiante.

La troisième raison, c’est tout simplement la parution de la loi LRU du 10 août dernier.
L'édition numérique permet de se faire très rapidement l'écho des bonnes pratiques qui ne manqueront pas d’être mises en œuvre au fur et à mesure que l’application de cette loi produira ses effets. C’est tout l’intérêt de la forme numérique et  l’un des principaux points qui différencie l’édition 2001 de celle de 2008.

L’édition 2001 est sortie sur support  papier avec en parallèle une édition web relativement statique sous forme de fiches thématiques et un accès par mots clés. Pour l’édition 2008 nous avons complètement changé d’optique. Nous sommes partis du principe que l'édition papier ne serait que secondaire. L’objectif de la production principale, et c’est dans cette optique que le groupe de travail a élaboré son contenu, était de constituer un document de travail qui permette l’historisation des fonctions ainsi qu' un téléchargement aisé par les acteurs intéressés.

2/ Ce manuel est le fruit d’un travail collaboratif entre plusieurs acteurs de la communauté universitaire. Comment s’est organisée la mise en route de ce projet ? Quels étaient les principaux objectifs ?

Le but de ce vade-mecum est de permettre à un certain nombre d’acteurs de s’emparer d’une thématique spécifique en fonction de leurs besoins au sein de leur établissement, de pouvoir se situer au regard des points saillants et d’analyser la situation dans laquelle se trouve leur établissement. Suite à cela, il convient de se fixer des objectifs d’optimisation, d’amélioration par thématique et de progresser le plus possible vers l'adoption de pratiques conformes à ce qui peux se faire de mieux avant d’en faire profiter l’ensemble de la communauté à commencer par les étudiants.

Pour la constitution du groupe de travail, nous avons souhaité qu’y figurent des personnes qui travaillent dans le champ de la scolarité et de la vie étudiante et qui avaient abondamment œuvré à la publication de la première édition, afin de conserver une partie de l’esprit de 2001. Ceci n’a pas empêché de revoir le concept pour l’édition 2008. Les autres membres du groupe de travail ont été choisis parmi le vivier d’acteurs en établissement avec lesquels nous travaillions communément en 2006, et que nous remercions ici par la même occasion.
Il y a eu 7 réunions plénières depuis septembre 2006. Les travaux du groupe ont pris fin à l'issue de l’année scolaire 2007. Il faut ajouter qu’après les activités du groupe, l’Amue a revisité sur l’ouvrage, en liaison avec la direction de l’Agence, la CPU et d’autres acteurs, afin de recueillir plusieurs réactions externes. La publication a ainsi évolué, tenant compte des réactions et des avis de ces lecteurs avertis. Ce vade-mecum a été rédigé sous la direction des membres du domaine formation / vie de l’étudiant de l’Amue : Sylvie de Fresnoye, Anne Le Guilly et moi-même.

Notre objectif aujourd’hui est d’aider les nouveaux vice-présidents CEVU, ainsi que par exemple les nouveaux responsables de division des scolarités et de la vie étudiante, ou les personnes nouvelles accédant à ce type de responsabilité afin de leur permettre d’évaluer la position de l’établissement au regard de telle ou telle thématique. Le vade-mecum s’adresse également aux personnes en poste depuis plus longtemps afin de leur permettre d'élaborer un "état des lieux" de leurs activités. Il n’est à aucun moment question d’être l’oracle sur telle ou telle question. Ceci explique que le mode interrogatif soit toujours utilisé, comme c'était déjà le cas en 2001. On propose un certain nombre de questions qui sont de nature à permettre de cerner une bonne procédure. En posant des questions on met souvent le doigt là où ça fait mal, mais aussi là où ça peux faire du bien quelquefois !
Nous espérons que dès la publication du vade-mecum sur le site, tous les acteurs susceptibles de s’intéresser à des progressions potentielles sur les problématiques de la scolarité et de la vie de l’étudiant s’en saisiront librement en téléchargeant, consultant, etc.… Voilà l'idée initiale.

3/ Suite à la parution de ce guide, quelles seront les prochaines actions du domaine formation et vie de l’étudiant pour l’accompagnement à l’organisation et la gestion des scolarités dans les établissements ?

Le fait que cette parution soit avant tout numérique nous permet de modifier, d’amender et de tenir compte des avis des uns et des autres. Par exemple, s'agissant de la loi LRU, on ne peut pas encore mesurer la complétude de son application en établissement. Le temps que les établissements s’en saisissent, qu’un certain nombre de textes de type réglementaire sortent, qu’ils soient appliqués, que l'on bénéficie du recul pour juger de l’intérêt que présente telle ou telle mise en œuvre des points prévus par la loi… il est bien évident, et c’est précisément l’intérêt d’une version numérique, que cela va nous permettre de réagir presque en temps réel. On compte beaucoup sur les internautes pour nourrir et alimenter cette entreprise de mise à jour réactive. Pouvoir profiter des réactions des internautes pour en faire bénéficier l’ensemble des membres intéressés de la communauté avec beaucoup plus de flexibilité que pour une édition papier constitue une indéniable valeur d'usage.

Nous songeons à installer, en regard de la parution de cet ouvrage, une liste qui remplacerait par exemple la liste LMD, même si bien sûr, nous continuerons d’observer les effets du LMD dans les établissements. La loi LRU, d’une part et la LOLF, d’autre part, sont des facteurs de progrès qui sont loin d’avoir donnés tous leurs effets. Nous en tiendrons forcément compte. Il faut voir l’ouvrage 2008 à sa sortie comme la promesse de ce qu’il pourra devenir si les internautes de la communauté nous aident à le faire évoluer en faisant part de leurs expériences. La nouvelle liste pourrait permettre aux acteurs d’échanger, de dialoguer entre eux autour de cette publication.

En outre notre programme de travail 2008 est assez riche. Nous allons être amenés à nous occuper des grands chantiers dont on parle beaucoup actuellement, que ce soit la réussite en licence, la professionnalisation des formations ou l’utilisation de plus en plus forte en établissement du numérique (e-scolarité, e-pédagogie). Tout ceci ne sera pas sans induire des retombées dont pourra bénéficier le vade-mecum. Nous allons également travailler, puisque la loi LRU confie une mission d’orientation aux établissements universitaires, sur l’évolution des processus métier des acteurs de l’orientation en établissements. Si de nouvelles choses interviennent, le dossier en bénéficiera automatiquement.
Le vade-mecum est divisé en 4 parties qui sont des grand chapitres généraux, à l’intérieurs desquels des sous-chapitres existent, on peut en ajouter autant qu’on le souhaite : rien n’est figé.

Pour conclure, je souhaite remercier tous les contributeurs qui ont travaillé en amont sur cet ouvrage, ainsi que tous ceux qui vont désormais s’en saisir.