L'UNEF-ID et l'UNEF (SE) sont entrés dans une phase concrète de réunification, avec l'annonce d'une liste commune aux prochaines élections des représentants étudiants au CNESER et la préparation d'un congrès de réunification du 14 au 17 décembre 2000.



La conclusion d'un déclin continu de l'UNEF (SE)


Longtemps réticente à cette perspective, l'UNEF (SE) a finalement accepté de s'engager dans ce processus malgré l'opposition d'une frange interne radicale et contestataire, qui devrait tenter de se maintenir en dehors du processus.

Pour cette organisation, il semble que l'alternative se posait en termes simples : la réunification ou la marginalisation, voire la disparition à court terme Les élections aux CROUS de mars dernier avaient en effet sanctionné l'ultime étape d'un déclin continu depuis 1986, en privant pour la première fois l'UNEF de toute représentation au CNOUS, menaçant par-là même le caractère représentatif de cette organisation, qui connaissait par ailleurs de graves problèmes financiers.

De ce fait, on peut se demander si le congrès de décembre ne signifiera pas en réalité une absorption des derniers lambeaux de l'UNEF par l'UNEF-ID, plus qu'une réunification entre deux syndicats d'importance comparable.

Par ailleurs, il semble que la crise de la MNEF a joué un certain rôle dans le rapprochement des courants concurrents issus de l'UNEF.


Une représentation étudiante clarifiée


Les organisations étudiantes bénéficient depuis le début des années 90 d'une écoute attentive des pouvoirs publics, soucieux de disposer d'interlocuteurs représentatifs dans le milieu étudiant, malgré la faiblesse persistance de la participation des étudiants aux élections universitaires et le peu de militants actifs sur les campus.


Ce regroupement devrait faciliter le dialogue en ce sens en renforcant les acteurs étudiants en présence (UNEF et FAGE essentiellement), même s'il n'est pas exclu que certaines franges radicales, refusant de jouer le jeu institutionnel de l'UNEF et de la FAGE, attisent ponctuellement des actions contestataires dans les universités.


Petit rappel historique


Les deux UNEF sont le produit de la dislocation de la "grande" UNEF dans les années 60.

Dés la fin de la guerre d'Algérie en 1962, l'UNEF amorce un déclin général, qui la conduire à jouer un rôle mineur en mai 68 (malgré la présence symbolique de Sauvageot).

Au lendemain de 1968, seuls deux groupes politiques s'intéressent encore à l'UNEF : les étudiants communistes organisés dans la tendance Renouveau, et les trotskystes de l'OCI ("lambertistes") rassemblés sous l'étiquette "unité syndicale".

En 1971, une scission organisée par la tendance Renouveau aboutit à la création de deux UNEF dans une relative indifférence : l'UNEF Renouveau (devenue UNEF SE) et l'UNEF Unité syndicale(US).

L'UNEF-US refuse de participer aux élections universitaires, laissant sa rivale occuper le terrain pendant toutes les années 70, essentiellement marquées par une agitation étudiante récurrente sous influence de multiples groupes radicaux.


En 1980, l'épuisement du gauchisme permet une entreprise de réunification de la gauche étudiante non-communiste au sein de l'UNEF-ID, qui se substitue à l'UNEF-US.

A la faveur du changement de majorité politique de 1981, l'UNEF-ID s'engage dans les élections universitaires et s'affirme rapidement comme un concurrent sérieux de l'UNEF SE, de plus en plus handicapée par sa dépendance vis-à-vis du PCF.

C'est en 1986 que se produit le basculement décisif en faveur de l'UNEF-ID. Ses principaux dirigeants adhèrent ou se rapprochent du PS en mars, et bénéficient quelques mois plus tard du mouvement étudiant contre le projet Devaquet, dans lequel ils apparaissent comme les principaux animateurs.


Dés lors, l'UNEF SE entre dans un processus de désagrégation, pendant que l'UNEF ID s'affirme comme le premier syndicat étudiant.

Cette domination est uniquement contestée ponctuellement par la Fédération des Associations Générales d'Etudiants (FAGE), organisation se revendiquant "apolitique", créée en 1990, qui regroupe de façon assez souple des associations locales (et depuis peu monodisciplinaires). La FAGE, partagée entre activités associatives et représentation électorale (articulée sous le sigle CNELIA), devient de fait la seule alternative actuelle à l'UNEF, l'UNI restant dans un rôle stable mais marginal de groupement d'une partie de la "droite universitaire".


Après une crise interne aboutissant à un changement de majorité en 1994, l'UNEF-ID s'est depuis affirmée comme une efficace machine électorale, remportant des succès sans contestation dans les différents scrutins électoraux étudiants.

 

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