Publié le 22 août 2000
La formation continue dans l'enseignement supérieur est devenue ces dernières années une orientation officiellement soutenue par tous les acteurs concernés. Le ministère de l'éducation nationale a même lancé fin 1997 un appel d'offre auprès des établissements, pour le développement de celle-ci.
La formation continue dans l'enseignement supérieur est devenue ces dernières années une orientation officiellement soutenue par tous les acteurs concernés. Le ministère de l'éducation nationale a même lancé fin 1997 un appel d'offre auprès des établissements, pour le développement de celle-ci.
Les études publiées cet été par la Direction de la Programmation et du Développement montrent, qu'en 1998, cette priorité ne s'inscrivait pas vraiment dans une évolution naturelle.
La formation continue stricto sensu, intégrée dans un dispositif identifié comme tel et déclenchant l'apport de ressources propres à l'établissement (supérieures aux droits nationaux classiques), reste encore modeste dans de nombreux établissements.
Néanmoins, l'ensemble des chiffres cités doit être relativisé par le flou de la notion d'étudiants en formation continue, car la définition juridique en permet pas d'identifier les étudiants "en reprise d'études" ou menant des études en parallèle à leur travail, qui ne sont pas inscrits dans un dispositif de formation continue.
Une enquête réalisée en 1992 par la DEP dans 10 universités avait ainsi conclu qu'on pouvait évaluer à 30% le nombre d'étudiants atypiques par rapport au profil normal de la formation initiale.
Malgré ces réserves, certains constats restent nets :
- la formation continue ne constituait pas encore en 1998, pour la grande majorité des établissements, un apport financier considérable, la moyenne nationale tournant autour de 7 à 8 % des ressources des universités (hors traitement des personnels d'Etat)
- les dispositifs de validation d'acquis (décret 1985 et surtout 1993) sont peu utilisés
- les entreprises ne semblent pas inscrites dans un mouvement de soutien à la formation et à la promotion sociale de leurs salariés qui passe par la certification publique
Il reste à évaluer dans les années qui viennent les effets éventuels de la reprise économique, des efforts des établissements aidés par l'appel d'offre ministériel, de la loi sur la modernisation sociale récemment votée, voire du développement de l'enseignement à distance et sur mesure.
La participation des particuliers en augmentation
Avec 1.65 milliards de francs, les ressources de la formation continue des établissements publics d'enseignement supérieur ont augmenté de 5% depuis 1996. Si les universités et INP réalisent la plus grande partie de ce chiffre d'affaires (64%), leurs ressources ont augmenté moins rapidement (+3.4%) que pour l'ensemble des établissements du supérieur.
Les pouvoirs publics participent à 45% de ce total, les conseils régionaux occupant une place importante, puisqu'ils apportent 20% des fonds, pour la formation de publics spécifiques. Soit une part équivalente aux ressources issues de conventions passées directement avec les entreprises, mais aussi à celle des particuliers dont la participation est en progression de 13% par rapport à 1996. Une grande partie de cette augmentation est due à la hausse des contrats de particuliers qui entreprennent une formation à titre individuel et à leurs frais (+25%).
Ces derniers représentent également une majorité croissante des stagiaires (55%), avec toujours moins de salariés pris en charge par leur entreprise, mais avec une légère augmentation des contrats en alternance.
85 millions de chiffre d'affaire pour Lille 1
Du point de vue des universités, on assiste pas à de grands bouleversements d'ensemble entre 1996 et 1998 quant à la typologie de la répartition des établissement en fonction du montant des ressources issues de la formation continue. Ainsi que le note la DPD, "l'importance de l'activité de formation continue dépend plus fondamentalement de choix historiques et stratégiques". L'USTL (Lille 1) se distingue toujours par son chiffre d'affaires de 85 millions, suivie de loin par Lyon 1 (31.8 MF), Paris 11 (31.6 MF) et Nantes (30.9 MF).
Malgré la variable importante de la présence de filières scientifiques, des universités de sciences sociales affichent néanmoins des chiffres d'affaires significatifs, à l'image de Grenoble 2 (18.6 MF) ou Lyon 2 (16 MF).
Inversement, on trouve dans le groupe des établissements réalisant moins de 4 millions de CA des établissements comme Bordeaux 1ou Clermont 2.
La validation des acquis professionnels modérément utilisée
Les formations diplômantes du supérieur ont globalement accueilli 181 130 stagiaires de formation continue, soit une baisse de 9% depuis 1996.
Alors que qu'une récente loi vise notamment à élargir la possibilité de validation des acquis professionnels pour l'obtention d'un diplôme national, le nombre de diplômes délivrés dans le cadre de la formation continue reste également modeste : 36 350 diplômes, dont 17 100 nationaux sur 490 000 diplômes nationaux délivrés par les universités et INP.
Les diplômes d'établissements représentent donc 51% des diplômés délivrés, et témoignent d'une certaine capacité d'adaptation aux contraintes des publics en formation continue de longue durée.
D'ailleurs, la DPD ne recense que 8 356 diplômes nationaux issus de la validation d'acquis au titre du décret de 1985 (dispense du titre requis pour accès) et 840 issus de la dispense d'une partie des enseignements et épreuves du diplôme au titre du décret de 1993 !
En ce qui concerne le niveau et la nature des diplômes, on constate un succès confirmé des DUT, une demande croissante pour les filières professionnalisées de tous niveaux, et une augmentation importante des DESS. A noter que 70% des diplômes nationaux d'ingénieurs en formation continue sont délivrés par les écoles internes aux universités (et EPA rattachés).
Au regard de la répartition par diplômes nationaux et champs disciplinaires, on constate notamment que l'essentiel des publics de formation continue en lettre et arts se retrouve dans la préparation du DAEU (4391 diplômes), que les DUT se concentrent en sciences (716) et en sciences eco, gestion et comptabilité(1264), et que de nombreux DESS sont délivrés en sciences humaines (639), sciences et technologie (548) et surtout sciences économiques et gestion (1834).
La Direction de la Programmation et du Développement du ministère de l'éducation a publié en août deux notes d'information sur les ressources et les diplômes de la formation continue dans les établissements d'enseignement supérieur.
Newsletter de l'agence
Les dernières actus de l'Amue dans votre boîte mail ! Inscrivez-vous à notre newsletter.
Besoin d’informations ?
Vous êtes décideur ou correspondant prescripteur au sein d’un établissement ESR et vous souhaitez plus de renseignements sur notre offre de services