Sciences-Po : pépinière des plumes de demain ?

Sciences Po est définitivement sous les feux de la rampe en cette rentrée 2003.

A peine le rapport Fitoussi rendu et le débat sur la réforme des droits de scolarité lancé, l'IEP (Institut d'Etudes Politiques) de Paris annonce la création d'une école de journalisme en son sein pour la rentrée 2004.

Ce Master en Journalisme se propose d'appliquer les recettes qui ont déjà fait la renommée de l'IEP:

L'enseignement se veut clairement pluri-disciplinaire, associant histoire, sociologie, économie, relations internationales et pensée politique "qui permettent aux journalistes d'appréhender les événements, de les resituer mais aussi de les analyser (…)"

Outre un enseignement technique (presse écrite, internet et audiovisuelle), l'IEP formera ses étudiants au management des médias. L'objectif est clairement affiché : "les diplômés seront donc complètement opérationnels lors de leur arrivée sur le marché du travail."

La formation s'appuiera sur les centres de recherche de l'école, ce qui permettra d'"irriguer l'ensemble de la formation" et de "développer une vraie réflexion sur le métier de journaliste, son identité et ses pratiques."

Pour ce Master, Sciences Po joue, là aussi, la carte de l'international. Ainsi des accords internationaux sont-ils conclu ou en passe de l'être avec la Medill School of Journalism de Chicago, et la Graduate School of Journalism de Columbia (New-York), toutes deux réputées pour les formations journalistiques qu'elles proposent.

Enfin, l'Institut parie sur un recrutement varié. Outre des étudiants étrangers, l'école de journalisme devrait accueillir des profils variés. Différentes formules de suivi (formation initiale, apprentissage et formation continue diplômante) devraient garantir une certaine diversité.

Pour mener à bien ce projet, Sciences-Po devrait réunir dans les semaines qui viennent un groupe de travail chargé de réfléchir au contenu de la formation, au mode de recrutement, aux méthodes pédagogiques employées et à l'organisation de la scolarité. Animé par Michèle Cotta, ces séances devraient réunir entre autres Etienne Mougeotte (vice-président de TF1), Jacques Rigaud (membre du conseil d'administration de la FNSP), Jean-Noël Jeanneney (président de la Bibliothèque Nationale de France), Nicolas Beytout (Directeur de la rédaction des Échos), Robert Graham (rédacteur en chef du Financial Times), Gérald de Roquemaurel (PDG Hachette Filipacchi Médias), Roland Cayrol (directeur de recherche au CEVIPOF), Jean-Louis Missika (enseignant à Sciences-Po), Roger de Wecke (ancien rédacteur en chef de Die Zeit).

Francis Demoz, ancien journaliste d'Europe 1 et chargé de mission auprès du directeur de l'IEP est chargé de la supervisation du projet.

Un partenariat avec l'INA est également en chantier.

Le groupe de travail se réunira de fin octobre 2003 à fin février2004. A cette date, il rendra ses conclusions. La promotion du Master et le recrutement devraient suivre. L'ouverture de la filière est prévue pour septembre ou octobre 2004.