"Aucun étudiant qui a les qualités requises ne doit être empêché d'entrer à Sciences Po pour des raisons financières." C'est ce qu'a déclaré en liminaire de sa présentation Jean-Paul Fitoussi, président de la commission chargé de réfléchir à une réforme des droits d'inscriptions à l'IEP (Institut d'Etudes Politiques). Pour ses membres, les droits devraient dépendre désormais du revenu par part selon l'avis d'imposition des parents. Un changement qui générerait, pour l'IEP, 5 millions d'euros de recettes supplémentaires.

"Aucun étudiant qui a les qualités requises ne doit être empêché d'entrer à Sciences Po pour des raisons financières." C'est ce qu'a déclaré en liminaire de sa présentation Jean-Paul Fitoussi, président de la commission chargé de réfléchir à une réforme des droits d'inscriptions à l'IEP (Institut d'Etudes Politiques). Pour ses membres, les droits devraient dépendre désormais du revenu par part selon l'avis d'imposition des parents. Un changement qui générerait, pour l'IEP, 5 millions d'euros de recettes supplémentaires.

Pour structurer ce projet, quatre principes ont d'ores et déjà été adoptés :

Modération : "les droits d'inscriptions doivent rester dans les limites du raisonnable." a plaidé Jean-Paul Fitoussi. Ainsi, la frange d'élèves la plus favorisée ne paierait pas de droits supérieurs à 4 000 euros par an.

Progressivité : l'effort demandé aux familles doit être adapté aux possibilités financières de chacun.

Lissage : Une modulation fine des droits doit éviter des effets de seuils trop violents.

Simplicité : ce nouveau système se veut équitable et surtout, simple. Son mode de fonctionnement doit être lisible par les familles et les élèves.

Faire évoluer la composition sociologique de l'IEP.

Selon ce schéma, une famille avec deux enfants aux revenus nets mensuels inférieurs à 4 166 euros se verra exonérée de droits.

Actuellement, 20 % des élèves de l'IEP est exempt de droit de scolarité. Selon Jean-Paul Fitoussi, avec la réforme, 30 % d'étudiants gagnerait au change : soit en ne payant plus, soit en payant moins.

La direction de l'IEP espère ainsi inciter des jeunes issus de familles "moyennes" à "oser" l'aventure Sciences Po et modifier quelque peu la composition sociologique de l'établissement.

Mais à quoi serviront ces 5 millions supplémentaires?

En premier lieu, ils permettraient une augmentation massive des bourses. Un moyen, là encore, d'ouvrir la porte aux candidats issus de milieux modestes. En effet, Sciences Po financerait sur ses fonds propres une augmentation de 50 % des aides versées aux étudiants par les CROUS. "Une hausse de 50 % du pouvoir d'achat, pour un étudiant, c'est plus qu'un message, c'est une réalité ! " s'enthousiasme Richard Descoings, directeur de l'IEP.

Autre axe de travail : le logement. Le directeur a ainsi évoqué la création d'une maison des élèves de Sciences Po à la Cité universitaire internationale de Paris qui permettrait l'accueil de 250 étudiants. La création d'un service logement serait également envisagée afin d'accompagner les élèves dans leurs recherches au moment où le marché immobilier est complètement saturé sur la capitale. Enfin, Sciences Po souhaiterait mettre en place un fonds mutualisé de cautionnement pour permettre aux étudiants de présenter toutes les garanties nécessaires aux bailleurs.

Ces cinq millions bénéficieraient à la communauté étudiante dans son ensemble puisqu'ils serviraient également à accroître le parc informatique, poursuivre la numérisation du catalogue de la bibliothèque, et, surtout, à acquérir de nouveaux locaux.

Octobre : le mois du débat à l'IEP.

Cette réforme des droits n'est, pour l'instant, qu'un projet. Il doit être soumis au Conseil d'Administration de Sciences Po le 27 octobre prochain puis à celui de la Fondation Nationale des Sciences Politiques le 4 novembre.

D'ici là, le mois d'octobre s'annonce comme celui de "l'explication et de l'information" selon les termes de Richard Descoings. Reste en effet, à convaincre les élèves et leurs familles du bien fondé de cette réforme. Or, la partie n'est pas gagnée d'avance. L'UNEF a déjà fait part de son hostilité au projet. Mais comme au moment de l'entrée d'élèves venus de ZEP à l'Institut, Richard Descoings a fait savoir qu'il comptait bien "mouiller (sa) chemise" pour promouvoir une idée qui lui tient à cœur.

 

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