Le 7 février dernier, l’IGESR a publié un rapport, commandé par le ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dressant un état des lieux des systèmes d’information (SI) de gestion des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP), SI de gestion qui sont au cœur de nos missions depuis 32 ans. Ce rapport analyse leur gouvernance, leur déploiement, la satisfaction des utilisateurs et propose des recommandations et scénarios d’évolution.

Bilan des SI 

Le rapport montre que les SI de gestion sont aujourd’hui omniprésents dans le fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur. Que ce soit pour la gestion des inscriptions, des ressources humaines, des finances ou encore des relations internationales, ces outils structurent l’activité des universités et grandes écoles. Pourtant, le rapport souligne un manque d’harmonisation.

  • Une gouvernance éclatée : au niveau national, la coordination est dispersée entre plusieurs comités (COSIN, COREALE, COPIN), sans réelle vision d’ensemble.
  • Des outils hétérogènes : plus de 700 logiciels différents sont utilisés dans les établissements, créant une mosaïque complexe à gérer, et obligeant le MESR a de nombreuses enquêtes auprès des opérateurs.
  • Une satisfaction mitigée : si les SI répondent globalement aux attentes réglementaires, ils sont souvent jugés rigides, peu ergonomiques et chronophages par les utilisateurs.

Un constat : l’absence d’une véritable stratégie nationale nuit à la performance des SI et freine la mutualisation.

La mutualisation : un levier essentiel mais complexe

Face à la multiplication des outils et aux coûts associés, la mutualisation des SI de gestion apparaît comme une évidence. Aujourd’hui, par exemple, chaque évolution réglementaire est, de fait, payée par les EPSCP autant de fois qu’il y a de solution et d’éditeur. Le rapport identifie néanmoins les défis liés à sa mise en œuvre. Il présente quatre scénarios d’évolution pour structurer l’évolution des SI dans l’enseignement supérieur : 

  1. Laisser le marché décider : chaque établissement fait ses propres choix. Présenté par la mission comme peu efficace, avec un risque de fragmentation accrue.
  2. Poursuivre le statu quo : maintien d’une mutualisation partielle et optionnelle. Peu structurant d’après les inspecteurs, sans réelle vision à long terme.
  3. Un SI socle recommandé par l’État : définition d’un cadre national avec des marges d’adaptation locales pour une meilleure cohérence. Le besoin d’une gouvernance forte est identifié.
  4. Un SI unique et imposé : un outil commun à tous les établissements. La mission souligne le risque de rigidité et d’inadéquation avec certains besoins spécifiques.

Le rapport préconise une approche hybride (Scénario 3) : un SI socle porté par l’État, garantissant interopérabilité et mutualisation dans trois domaines (formation, RH et Finances), tout en laissant aux établissements une latitude pour compléter leur environnement numérique.

En résumé, les SI de gestion dans l’ESR sont essentiels mais souffrent d’un manque de gouvernance, d’une trop grande diversité d’outils et d’une mutualisation insuffisante. Le rapport préconise une gouvernance renforcée et un SI socle national, avec une mutualisation mieux organisée, pour améliorer l’efficacité, la sécurité et la satisfaction des utilisateurs.

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