Publié le 11 mars 2010
Le réseau Eurydice publie un rapport analysant l'impact du processus de Bologne depuis 10 ans. Même si parmi les 46 pays participants à ce processus certains font toujours face à des problèmes de modernisation, les objectifs principaux semblent atteints.
Le 8 mars 2010, la Commission européenne a présenté un bilan des 10 années de mise en place du processus de Bologne. Elle se fonde sur les conclusions du rapport intitulé « Focus sur l'enseignement supérieur en Europe 2010 : l'impact du processus de Bologne » publié par le réseau Eurydice*.
Le premier constat montre que la crise économique de ces dernières années a eu des répercussions variées sur l'enseignement supérieur selon les pays.
Retours sur 10 années de mise en place
Structure des enseignements en trois cycles
Selon le rapport cette nouvelle structure est mise en place dans tous les pays signataires. Néanmoins, il subsiste encore d’anciens systèmes dans certains cursus (notamment ceux en rapport avec les études médicales ou paramédicales). La majorité des États signataires du processus (dont notamment la France, l'Italie, le Portugal ou la Pologne) ont adopté le modèle « 3 + 2 ans » combinant un premier cycle (licence), comptant 180 ECTS et un second (master), de 120 ECTS. L'Espagne, l'Ukraine et la Bulgarie ont quant à elles choisi le modèle « 4 + 1 » (240 + 60 crédits).
ECT et supplément au diplôme
Le rapport montre que 36 pays ont mis en place les deux outils principaux du processus de Bologne : les ECTS et le supplément au diplôme. Selon la Commission ces deux outils ont joué un rôle important dans la mise en œuvre des réformes de Bologne et la facilitation de la compréhension des systèmes nationaux d'enseignement supérieur.
Cadre national des qualifications
Il s’agit du troisième outil développé dans le cadre du processus de Bologne. Sur le total de signataires, huit systèmes d'enseignement supérieur en possèdent un et onze sont en phase d’élaboration.
L’assurance qualité
La Commission indique que le développement de systèmes d'assurance-qualité externe dans l'enseignement supérieur est « un des effets les plus notables de ces dix ans de processus de Bologne ». 22 pays ont mis en place de nouvelles agences d'assurance-qualité. La coopération européenne dans ce domaine est amplifiée par le développement de l’ENQA (European Association for Quality Assurance in Higher Education), l'adoption des standards européens d'assurance-qualité et la création de l’Eqar (European Quality Assurance Register). Pour la majorité des pays signataires l'assurance-qualité est conçue comme un outil d'habilitation et de certification des programmes sur la base de normes minimales de qualité. Il y a néanmoins une minorité de pays (dont la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, ou la Finlande) qui conçoivent l'assurance-qualité comme un moyen d'améliorer leur système d'enseignement supérieur.
La mobilité étudiante
Promouvoir la mobilité étudiante fait partie des principaux objectifs du processus de Bologne. La Commission constate néanmoins que ce domaine est rarement envisagé comme une priorité par les pays. Le rapport montre que « les mesures censées encourager la mobilité ne font pas souvent l'objet de politiques cohérentes au sein des États et très peu de pays ont fait leur l'objectif de 20 % de diplômés ayant effectué une période de mobilité d'ici 2020 ».
Rappel sur le processus de Bologne
Le Processus de Bologne et un processus de réformes européen visant à créer un espace européen de l’enseignement supérieur d’ici 2010. Il est dirigé par les 46 pays qui y participent en coopération avec des organisations internationales, dont le Conseil de l’Europe.
Le Processus de Bologne « tente plutôt de jeter des ponts pour faciliter la mobilité des personnes qui souhaitent passer d’un système éducatif à un autre ou d’un pays à un autre » et donc contribuer à accroître la mobilité des étudiants et des universitaires ainsi que l’employabilité dans toute l’Europe.
Il définit six actions principales à mener :
- Mettre en place un système facilement compréhensible et comparable pour permettre une bonne lisibilité et faciliter la reconnaissance internationale des diplômes et qualifications.
- Organiser les formations sur un premier cycle destiné au marché du travail (de 3 ans au moins) et un deuxième cycle nécessitant l'achèvement du premier.
- Valider les formations par un système d'accumulation de crédits transférables entre établissements.
- Faciliter la mobilité des étudiants, des enseignants et des chercheurs.
- Coopérer en matière d'assurance de la qualité des enseignements.
- Donner une dimension véritablement européenne à l'enseignement supérieur.
* Le rapport a été établi par le réseau Eurydice, qui fournit des informations et réalise des analyses sur les systèmes et les politiques d'enseignement européens. Ce réseau est coordonné et géré par l'Agence exécutive « Éducation, audiovisuel et culture » de la Commission européenne, qui en élabore les publications et les bases de données.
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