Première journée d'information nationale sur le programme Erasmus Mundus : Luc Ferry et Viviane Reding ouvrent les débats.

Une journée d'information nationale sur le programme Erasmus Mundus s'est tenue mardi 27 janvier en Sorbonne.

Une journée d'information nationale sur le programme Erasmus Mundus s'est tenue mardi 27 janvier en Sorbonne.

En ouverture du séminaire, Luc Ferry et Viviane Reding, commissaire européenne de l'éducation et de la culture ont tenu à rappeler au public présent l'enjeu d'un tel programme.

Le ministre français de l'éducation nationale a une nouvelle fois insisté sur l'impérieuse nécessité de répondre à l'offre américaine. Il a appelé à un rééquilibrage budgétaire en faveur du supérieur, trop souvent lésé "depuis 25 ans et quels que soient les gouvernements" au profit de l'enseignement scolaire.

Pour une enseignement supérieur européen plus performant

Erasmus Mundus devrait donc permettre à l'enseignement supérieur européen (et donc français)d'être plus attractif et plus présent sur la scène mondiale. Il vise à renforcer les liens internationaux dans l'enseignement supérieur en permettant aux étudiants du monde entier de suivre des études de niveau master dans les établissements européens.

Pivot de ce programme: les Master Erasmus Mundus. Ils seront la résultante de l'alliance de trois universités européennes auxquelles s'ajouterait éventuellement un établissement extra-européen. Tous s'accorderont pour proposer, via le master, une offre de formation commune. Mais pas question pour Bruxelles de télécommander ces consortia. "Nous laissons l'autonomie aux universités dans la recherche de leurs partenaires" a indiqué Mme Reding. La commission reste néanmoins en charge de la labellisation de ces masters.

"Reconstruire le Moyen-Age"

Ainsi les étudiants pourront-ils étudier dans au moins trois villes différentes et bénéficier d'un diplôme reconnu dans trois pays. Pour Viviane Reding, il ne s'agit pas moins que de "reconstruire le Moyen-Age : en ce temps-là, les étudiants allaient d'université en université, de professeur en professeur" a expliqué la commissaire. "Mon rêve, a-t-elle ajouté, serait qu'un jeune commence ses études à Paris, les poursuive à Helsinki pour les finir à Barcelone, sans que cela ne lui pose aucune difficulté. Erasmus Mundus est un premier pas posé en direction de ce rêve."

Pour que le rêve de la commissaire devienne réalité, il faut des moyens à la hauteur. Un budget de 230 millions d'euros est prévu pour la période 2004-2008. 5 000 bourses seront allouées aux étudiants. Celles-ci seront attribuées "sur critères universitaires exclusivement" a précisé la commissaire européenne.

L'effet boule de neige

Le but d'Erasmus Mundus est de permettre l'émergence de "pôles d'excellence" européens. Quant au risque de laisser sur la touche certains établissements, Viviane Reding compte bien sur un "effet boule de neige" pour motiver ceux qui seraient un peu à la traîne.

Entre 2004 et 2008, ce ne sont pas moins de 250 masters européens qui devraient voir le jour.

Viviane Reding a conclu son allocution par un véritable appel à l'assemblée présente (présidents d'université, vice-présidents, chargés de mission aux relations internationales…) : "Aidez nous à ce que tout cela fonctionne comme nous l'avons voulu ! "