Publié le 04 juil. 2003
Philippe Charignon, chargé de domaine scolarité - vie de l'étudiant à l'AMUE est l'auteur d'un dossier sur le Guichet Unique d'accueil , envoyé à tous les établissements adhérents. L'occasion de faire le point sur une innovation qui modifie profondément le visage de l'université.
Philippe Charignon, chargé de domaine scolarité - vie de l'étudiant à l'AMUE est l'auteur d'un dossier sur le Guichet Unique d'accueil , envoyé à tous les établissements adhérents. L'occasion de faire le point sur une innovation qui modifie profondément le visage de l'université.
Comment pourrait-on définir le Guichet Unique (GU)?
Je reprendrai la définition que j'ai donnée dans le dossier. "L'expression "Guichet Unique" désigne en général une structure de services dont la caractéristique est de dispenser à l'usager, en l'occurrence, l'étudiant, à partir d'un même lieu, un certain nombre de prestations relevant traditionnellement de plusieurs services à vocation universitaire, péri ou extra-universitaire."
Ce concept d'unité de lieu est extrêmement important puisque, ordinairement, les services sont disséminés géographiquement mais aussi temporellement.
Comment l'idée a-t-elle germé dans les universités?
Il s'agissait de pallier le fossé qui existait entre la vie lycéenne et la vie étudiante. Les mises en place de Guichet Unique ont débuté il y a environ une décennie. Tous ne répondent pas aux mêmes besoins. On peut dégager des typologies et balayer quelques axes d'actions majeurs:
Mais ce ne sont là que quelques exemples et les domaines d'activité de ces GU foisonnent.
Quel type d'universités a déjà mis en place le Guichet Unique?
Au moins une trentaine d'universités ont d'ores et déjà installé un GU. Strasbourg a commencé il y a longtemps, tout comme Lyon, Mulhouse ou Bordeaux.
Les pôles universitaires ont tendance à être les artisans de ces installations. Tout simplement parce qu'ils maîtrisent déjà bien les questions de partenariats. Les choses sont donc nécessairement plus faciles.
Par ailleurs, le GU permet de faire entrer des universités plus isolées dans des sphères partenariales et d'intégrer cette culture.
Une chose est évidente : on crée un GU parce qu'on doit répondre à un besoin. Sa naissance part toujours de la constatation d'un dysfonctionnement pour les usagers. L'université cherche à renforcer son service public mais aussi à accroître son attractivité, et ce, à des coûts moindres.
Certes, ce système profite à l'université, mais l'étudiant aussi en sort gagnant. Plus vite il se sent bien, mieux il travaille. Et plus vite l'établissement peut se targuer de ses bons résultats…
Est-ce onéreux de mettre en place un Guichet Unique?
Cela peut l'être. On utilise de la surface, qui, souvent, doit être abritée. Pour son fonctionnement, il nécessite du personnel, donc un coût en ressources humaines. Il faut aussi compter sur les besoins en matériel, en énergie.
Mais il existe des solutions! Le partenariat en est une puisque chacun des membres contribue à la mise en place de ce service. On peut, par exemple, échanger la présence d'un partenaire commercial contre une prestation, comme fournir des accès internet par exemple.
En quoi le Guichet Unique modifie-t-il le visage de la vie universitaire?
Il permet de décloisonner les services qui sont impliqués comme la scolarité, le SCUIO, la vie culturelle, la santé… Il met en perspective pour les personnels le parcours de l'étudiant. L'élève profite d'une plus grande fluidité tandis que les services universitaires envisagent mieux les difficultés qu'il peut rencontrer. Du côté de l'institution, la vision du personnel devient plus transversale, elle ne se limite pas à "son" service. La plupart des gens s'en félicite. Un certain intérêt pour le travail de l'autre se développe.
Il existe néanmoins des difficultés de mise en place…
En fait, on peut tout entendre avant que les choses ne se fassent. Les gens ont peur de participer à une entreprise démesurée, pas humaine. Mais les acteurs que j'ai rencontrés on tous été formels. Certes au début, ils nourrissaient certaines appréhensions. Mais très vite, ils se sont réjouis de voir que tout se passait finalement très bien. Du fait de la proximité grandissante entre les services, le dialogue s'instaure au sein de l'université, entre les membres du personnel mais aussi avec les étudiants.
Peut-on mentionner quelques initiatives en matière de Guichet Unique?
A Strasbourg, le pôle universitaire a initié la permanence du GU qui ne se cantonne pas à la rentrée universitaire. Cela lui permet de suivre toute une génération de jeunes et d'offrir ses prestations aux habitants du quartier.
A Mulhouse, une subvention du Conseil Régional a été obtenue afin de bâtir le GU en dur, et donc, de le pérenniser. Le bâtiment accueille le CROUS, le SCUIO mais aussi la vie culturelle, etc…
A Nantes, il y avait un problème avec les étudiants étrangers, très nombreux et qui se sentaient souvent un peu perdus. Le GU s'est spécialisé dans leur accueil, notamment en se faisant l'intermédiaire avec la préfecture, l'OMI (l'Office des Migrations Internationales), les propriétaires de logement…
Le Guichet Unique peut-il jouer un rôle dans la mise en place de la Validation des Acquis de l'Expérience (VAE)?
Il est évidemment indiqué pour une population qui n'a ni le temps, ni la vocation de s'appesantir sur les organigrammes de l'université. Le circuit traditionnel étant un peu infantilisant, c'est un fonctionnement que ce type d'usager accepterait très mal. Le GU permettrait de répondre à une demande qui explose déjà et va aller croissant. Il apporte une solution unitaire. Il aura un rôle de prescription. Indiquer rapidement à l'usager si oui ou non ses compétences peuvent être validées par un diplôme, et, en ce cas, lequel, ou comment combler ses lacunes pour y parvenir.
L'AMUE va-t-elle continuer à réfléchir sur le Guichet Unique?
C'est un des volets de notre travail sur les axes d'optimisation de l'accueil. Mais il y en a d'autres. Nous avons organisé, par exemple, un séminaire le 27 mai dernier sur l'offre de formation sur les sites web universitaires à destination des lycéens.
A l'avenir, nous allons nous pencher sur l'interface lycée/université selon plusieurs déclinaisons.
Newsletter de l'agence
Les dernières actus de l'Amue dans votre boîte mail ! Inscrivez-vous à notre newsletter.
Besoin d’informations ?
Vous êtes décideur ou correspondant prescripteur au sein d’un établissement ESR et vous souhaitez plus de renseignements sur notre offre de services