Elle prend au moins trois ans d'une vie. Exclusive, la thèse ne tolère pas les infidélités. Et parfois, c'est lourd…

Elle prend au moins trois ans d'une vie. Exclusive, la thèse ne tolère pas les infidélités. Et parfois, c'est lourd…

Philippe Moguérou, Jake Murdoch et Jean-Jacques Paul se sont penchés sur la question des déterminants de l'abandon en thèse à partir de l'enquête Génération 98 du Céreq.

Ils ont étudié le cas de 6929 diplômés et non diplômés de thèse dont 1924 n'ont pas soutenu leurs travaux. Pas de révélations exceptionnelles mais plutôt la confirmation des difficultés rencontrées par les doctorants au cours de leurs années de recherche.

C'est en lettres et sciences humaines (LSH) que le taux de découragement est le plus élevé : celui-ci grimpe aux alentours des 60 %. En sciences, le décrochage se situe entre 10 et 30 %. La moyenne globale environne les 27%. Des chiffres qui trouvent peut être une justification dans les faits : les thèses de sciences nécessitent un temps de travail moins long (3 à 3 ans et demi contre 5 ans en LSH) et bénéficient de taux de financement par allocation plus élevés (30 à 50 % contre 10 % en LSH)

Si les doctorants en sciences exactes abandonnent moins que leurs collègues de lettres et sciences humaines, au sein de ces deux grands groupes, des variations de taille se font jour. Les doctorants en physique et chimie sont plus tenaces que ceux de mathématiques, sciences de la terre et surtout, informatique.

Du côté des lettres et sciences humaines, les étudiants en lettres, langues et littérature sont plus susceptibles d'arrêter leurs travaux que les doctorants en économie ou en droit.


Les hommes délaissent plus facilement la thèse en informatique que les femmes. Ces dernières renoncent plus à leurs travaux en droit et en LSH que leurs collègues masculins.

Le fait d'avoir obtenu son bac à 19 ans ou plus accroîtrait les chances d'abandon en lettres et sciences humaines, facteur sans conséquence en sciences exactes.

Les hommes abandonnent le plus souvent leur thèse parce qu'ils ont trouvé un emploi. Les femmes expliquent plus fréquemment l'arrêt de leurs recherches par des difficultés financières. 23 % (hommes et femmes confondus) justifient leur choix par une certaine lassitude à poursuivre des études.

Enfin, les auteurs ont calculé l'âge auquel la probabilité d'abandon est la plus faible. Elle s'élève à 30,2 ans pour les doctorants en sciences et à 32,5 ans pour les LSH. Reste à franchir le cap…

 

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