Publié le 12 mai 2002
Les notes du LIHRE, Mai 2002 (28 pages PDF)
Extrait de la note
"Il nous a paru intéressant d'étudier ces questions dans les deux pays et de tenter de mettre à jour les mécanismes qui oeuvrent dans chacun d'eux, afin de voir s'ils procèdent des mêmes logiques.
En Allemagne, le déclin du taux d'inscription est directement interprétable comme une baisse
d'attractivité de l'université. Les inscriptions dans les diverses filières (université, Fachhochschule, formation professionnelle) sont l'expression directe des choix parce que ces filières ne sont pratiquement plus soumises à un numerus clausus, et ne constituent pas de solution de repli.
Au contraire en France, l'opposition entre des filières fermées et une filière ouverte (l'université) trouble l'interprétabilité en termes de baisse d'attractivité. La logique d'une telle opposition est qu'une baisse des inscriptions à l'université est parfaitement compatible avec une hausse de son attractivité, dès lors que le taux de sélection des filières fermées est en recul.
En l'absence de données nationales sur l'évolution des premiers voeux, les données régionales disponibles nous orientent sur l'affaiblissement de l'attractivité de l'université française. Ce mouvement s'appuie d'abord sur l'expansion d'opportunités hors des premiers cycles de l'université et, in fine, plus professionnalisées (IUT, écoles privées, formations en alternance).
Cette expansion est parfaitement comparable à ce qui s'observe en Allemagne ; ce sont les flux croissants vers la formation professionnelle duale puis vers l'emploi qui sont à la base du déclin des entrées dans l'université allemande.
La fréquentation accrue de ces parcours alternatifs professionnalisés résulte d'une évolution culturelle parmi les bacheliers qui consiste, pour l'essentiel, dans le renforcement de l'aversion au risque. Les manifestations de ce glissement culturel varient selon le contexte structurel du pays.
En France, le développement des passerelles entre les filières permet l'émergence de parcours "assurantiels", par l'obtention d'un premier titre à bac +2 valorisé sur le marché sans bloquer la poursuite éventuelle d'études supérieures plus longues.
En Allemagne, où la formation duale développe des carrières professionnelles, l'aversion au risque s'exprime notamment par l'accroissement de parcours matériellement moins rémunérateurs mais professionnellement plus sûrs.
Cette note est le texte d'une communication présentée au premier colloque du réseau
RESUP (réseau d'étude sur l'enseignement supérieur) organisé par l'université de
Bordeaux 2 sur le thème "L'enseignement supérieur en questions", les 16 et 17
mai 2002.
Dans le cadre de ses recherches et pour une meilleure diffusion de ses travaux, le Laboratoire Interdisciplinaire de recherche sur les Ressources Humaines et l' Emploi (LIHRE- Université Toulouse 1)) a crée en 1982 une collection appelée "Notes", documents de travail ou de pré-publications n'excédant pas quarante pages.
Ces échanges se réalisent dans un souci de réciprocité et de libre circulation de préoccupations scientifiques.
Leur contenu n'est pas définitif et peut être sujet à discussion. Ils ne constituent donc qu'une étape dans la démarche scientifique.
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En France et en Allemagne, le taux d'inscription à l'université des bacheliers baisse depuis
quelques années. S'agit-il d'un affaiblissement de l'attractivité de l'université et, le cas
échéant, quelles en sont les raisons ? http://www.univ-tlse1.fr/lirhe/publications/notes/367-02.pdf
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