Publié le 04 nov. 2003
Inquiétante. C'est la situation dans laquelle se retrouve bon nombre d'étudiants en quête de logement en ce début d'année universitaire. Entre des CROUS (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) saturés par les demandes et des propriétaires privés aux exigences de plus en plus folles, plus question de se sentir grisé par la perspective de quitter le domicile parental. Au contraire, la question est même devenue source d'angoisse.
Inquiétante. C'est la situation dans laquelle se retrouve bon nombre d'étudiants en quête de logement en ce début d'année universitaire. Entre des CROUS (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) saturés par les demandes et des propriétaires privés aux exigences de plus en plus folles, plus question de se sentir grisé par la perspective de quitter le domicile parental. Au contraire, la question est même devenue source d'angoisse.
6,7 logements pour 100 étudiants
Lors de sa conférence de rentrée, Jacques Soulas, directeur du CNOUS (Centre National des Œuvres Universitaires et Scolaires) a même évoqué le cas de certains étudiants, étrangers pour la plupart, contraints de dormir plusieurs nuits dans la rue, faute d'avoir trouvé une chambre.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. L'hexagone recensait 2 209 171 étudiants en 2002/2003. Parmi eux, 382 962 ont fait une demande de logement auprès du CROUS pour un parc immobilier qui n'en comprend que 148 788.
Au plan national, l'offre CROUS est de 6,7 logements pour 100 étudiants. Un chiffre qui varie d'une région à l'autre. Les académies de Caen, Amiens, Nancy-Metz, Versailles et Créteil sont les moins engorgées avec plus de 50 logements CROUS pour 100 demandes. Paris a largement franchi les limites de la zone rouge. On y trouve moins de 10 logements pour 100 demandes.
L'escalade des loyers
Plusieurs facteurs expliquent cette crise violente. La mobilité croissante des étudiants a fait venir en France nombre d'étrangers. En 2002, ils sont 220 000 à s'asseoir sur les bancs des amphis hexagonaux. Ils n'étaient que 124 000 en 1996. Au CNOUS, on admet ne pas avoir anticipé leur arrivée.
Le secteur du marché locatif privé n'est pas non plus étranger à ces difficultés. Selon les chiffres de la FNAIM, les loyers au m2 des appartements ont augmenté de +8,8 % en 2002 contre 4,1 % en 2001. Compulser frénétiquement les journaux d'annonces à 7 heures du matin, faire la queue pendant 2 heures pour visiter une simple chambre de bonne et préparer une pelletée de dossiers en béton armé deviennent presque un passage obligé pour se loger dans la capitale. Résultat : "La baisse de l'offre de petites surfaces et la hausse des prix ramènent vers le CROUS une bonne partie des étudiants."soupire Jacques Soulas.
Le problème ne se pose malheureusement pas qu'à Paris. La hausse des loyers a enregistré une hausse de 11,9% en région Rhône-Alpes en un an et de 10,1 % en région parisienne. Ailleurs, les hausses sont de l'ordre de 7 à 8 % par an.
Passer à l'action.
Face à cette situation, les CROUS ont décidé de réagir. Avec l'aide de l'Etat, ils espèrent remettre leur parc immobilier à niveau dans 10 ans. Une réhabilitation surtout qualitative. "Sur 100 000 chambres, 4 000 sont franchement indécentes."admet Jacques Soulas. La rénovation de 72 000 d'entre elles est donc prévue. Et finis les placards à balai. La pièce est aménagée comme une cabine de bateau, insonorisée et reliée au campus numérique.
De même, l'offre se diversifie; Au delà de la classique chambre de 9 m2, les CROUS proposent également studios de 24 m2 et des espaces intermédiaires de 12 m2.
La construction de 1374 nouveaux logements, notamment en Rhônes-Alpes et en région parisienne est prévue.
Le CNOUS se mobilise, les CROUS mettent en place des actions locales pour faciliter l'accès au logement des étudiants et Luc Ferry a rappelé, à la rentrée, sa volonté de réhabiliter 7 000 habitations par an. Si la situation n'a rien d'enthousiasmant, les bonnes volontés sont au rendez-vous.
Au sommaire de ce dossier :
Interview de Jean-Paul Anciaux, député UMP, chargé d'une mission sur le logement étudiant
http://www.cpu.fr/Actu/Actu.asp?Id=653&Inst=AMUE
La décohabitation en chiffres : l'OVE vient de remettre son rapport
http://www.cpu.fr/ActU/Actu.asp?Id=659&Inst=AMUE
Dans le Nord, les étudiants se mettent au vert.
http://www.cpu.fr/Actu/Actu.asp?Id=654&Inst=AMUE
A Toulouse, le privé vient à la rescousse des étudiants.
http://www.cpu.fr/Actu/Actu.asp?Id=658&Inst=AMUE
Paris : une situation délicate.
http://www.cpu.fr/Actu/Actu.asp?Id=655&Inst=AMUE
Colocation : "la" solution ?
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