Les projets étudiants de plus en plus valorisés

20 000 francs pour une association étudiante de soutien à de petits entrepreneurs camerounais, 30 000 francs pour une cyber-poubelle sur internet destinée à recycler les documents numériques usagés, 6000 francs pour une association de promotion de l'usage du vélo auprès des étudiants de Nantes, 3000 francs pour une association d'étudiants en droit de Cergy organisant une assistance juridique administrative auprès des habitants de l'agglomération…

Voilà quelques unes des initiatives primées par la prémière édition de « Prenez votre élan ».

Cet appel à projets étudiants organisée par le réseau étudiant « Anima Fac » a en effet permis de soutenir et d'accompagner une cinquantaine de projets étudiants, qui se sont partagés une dotation globale d'environ 450 000 francs.

Soutenu par de nombreux partenaires, dont le ministère de l'éducation nationale, ce premier concours s'articulait autour de trois thèmes : « l'esprit civique », « vivre la route autrement », « les cyber-défis ».

A peine achevée la première édition, une seconde, dotée de 300 000 francs, est déjà organisée autour de trois nouveaux champs d'action :

- faire avancer une cause (mener une campagne d'opinion originale)

- pour le sport (animer le campus par le sport)

- la culture hors les murs (événement culturels dans la ville)

La date limite d'envoi des dossiers des candidats est fixée au 21 avril 2000.

Cette opération répond à n'en point douter à une véritable aspiration des étudiants, mais aussi des divers acteurs de la communauté universitaire, qui ont pris conscience ces dernières années que l'esprit d'initiative participe étroitement à la formation du futur cadre et citoyen.

En mars, va ainsi se dérouler le festival des arts universitaires, « Figure Libre », lancé par le ministère de l'éducation nationale, qui vise à soutenir des opérations culturelles lancées par les étudiants eux-mêmes.

Ne voit-on pas également de plus en plus souvent des étudiants commencer par développer un projet « désintéressé » qui devient ensuite la base de la création d'une entreprise ou d'une compétence professionnelle ?

Ce type de questions a encore été récemment au centre du traditionnel forum de l'étudiant de Lyon, organisé par la ville et la communauté urbaine du Grand Lyon, où élus locaux, responsables universitaires et militants associatifs étudiants ont étudié ensemble les meilleures conditions pour faciliter la réalisation de projets culturels, économiques ou humanitaires chez les étudiants.

Reste à savoir sous quelles conditions les formations universitaires pourraient « valider » ce type d'expériences dans les cursus. En la matière, un consensus a du mal à voir le jour, tant l'enfer semble pour certains pavé de bonnes intentions.

Si certains organisations étudiantes, comme la FAGE , verraient d'un bon œil l'engagement étudiant (associatif, dans les conseils…) pris en compte dans la formation, d'autres s'inquiètent d'une éventuelle institutionnalisant bridant l'autonomie et la créativité des étudiants, en transformant l'engagement désintéressé en initiative « politiquement correcte » pour grappiller quelques points supplémentaires pour son diplôme.

Il n'en reste par moins que chacun sait qu'une expérience des responsabilités est remarquée dans un C.V…

Validation officielle ou simple accompagnement par l'établissement ? L'alternative est en débat…