François Beck (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) et Stéphane Legleye (Centre de recherche Psychotropes, santé mentale, société -CNRS, Paris V, INSERM) viennent de rendre les principaux résultats de l'enquête Escapad 2002 sur l'usage du cannabis à la fin de l'adolescence. Cette enquête a été mise en place dans le cadre de la journée d'appel de préparation à la défense, rendue obligatoire pour tous les jeunes depuis 2000. Un questionnaire anonyme est donc distribué à ces adolescents et les interroge sur leur santé, leur mode de vie et les usages de produits psychoactifs tels le cannabis ou l'alcool.

François Beck (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) et Stéphane Legleye (Centre de recherche Psychotropes, santé mentale, société -CNRS, Paris V, INSERM) viennent de rendre les principaux résultats de l'enquête Escapad 2002 sur l'usage du cannabis à la fin de l'adolescence. Cette enquête a été mise en place dans le cadre de la journée d'appel de préparation à la défense, rendue obligatoire pour tous les jeunes depuis 2000. Un questionnaire anonyme est donc distribué à ces adolescents et les interroge sur leur santé, leur mode de vie et les usages de produits psychoactifs tels le cannabis ou l'alcool.

Six types de consommation pour le joint.

Les résultats sont éloquents : 50,9% des filles et 61,2% des garçons de 18 ans déclarent avoir essayé au moins une fois le cannabis.

Les chercheurs ont déterminé six types de consommateurs de cannabis :

  • Les abstinents qui n'ont jamais consommé de cannabis.

  • Les expérimentateurs qui ont au moins fumé une fois dans leur vie mais aucun dans l'année.

  • Les usagers occasionnels qui ont fumé entre une et neuf fois au cours des douze derniers mois.

  • Les usagers répétés qui ont fumé au moins 10 fois dans l'année mais moins de 10 dans les 30 derniers jours.

  • Les usagers réguliers qui ont consommé entre 10 et 29 fois au cours des 30 derniers jours.

  • Les usagers quotidiens qui ont fumé chaque jour dans le mois précédent l'enquête.

  • La "faible" consommation concerne autant de filles que de garçons. Mais une différence s'opère dès qu'entre en jeu un usage répété du joint : 31,6% des garçons contre 16% des filles. Concernant un usage régulier de la substance, les garçons sont trois fois plus nombreux : 21,2% contre 8% pour les filles. La proportion est identique au sujet de la consommation quotidienne : 9,2% des adolescents déclarent fumer au moins une fois par jour contre 3,3 d'adolescentes.

    48,4 % des garçons ont déjà fumé seuls.

    En moyenne, pour les jeunes de 17 ans interrogés, la première expérience cannabique a eu lieu à 15,2 ans pour les garçons et 15,3 pour les filles. Les chercheurs notent que la fumette en solitaire et avant midi touche une part importante des jeunes : 48,2% des filles et 65,1% des garçons signifient qu'ils ont déjà fumé avant le déjeuner. 28,6% d'entre elles et 48,4% d'entre eux admettent avoir déjà fumé seul.

    Plusieurs enquêtes sur l'usage du cannabis ayant eu lieu ces dernières années, messieurs Beck et Legleye remarquent que sur la dernière décennie, on constate une hausse du niveau d'expérimentation du cannabis. Il a effectivement doublé entre 1993 et 1999. Sur cette période, l'usage répété du joint (plus de 10 fois par an), a, pour sa part, triplé, chez les filles comme chez les garçons.

    Le pétard : objet transitionnel?

    Les auteurs insistent sur une augmentation de l'usage du cannabis propre à toute l'Europe. Ils mettent également l'accent sur la variété des usages et des contextes de cette consommation : fêtes, gestion du stress, recherche de la détente… Ainsi, fumer un joint peut ne constituer qu'un essai non renouvelé de la part du jeune, comme à l'autre extrême, une pratique quotidienne et soutenue qui n'est pas sans risque, tant d'un point de vue juridique (risque d'interpellation) que personnel (problèmes de motivation voire "comorbidités psychitariques" expliquent les chercheurs).

    Dans ces questionnaires, les jeunes insistent sur le fait que l'usage du cannabis reste transitoire. Ils comptent l'abandonner lors du passage à l'âge adulte, de l'entrée dans la vie active ou à la venue de leur premier enfant.

     

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