Publié le 29 sept. 2005
Mohamed HARFI, Chef du projet Saraswati, publie une étude sur la "fuite des cerveaux" intitulée "Etudiants et chercheurs : Enjeux de la mobilité internationale et de l'attractivité de la France"
Mohamed HARFI, Chef du projet Saraswati, publie une étude sur la "fuite des cerveaux" intitulée "Etudiants et chercheurs : Enjeux de la mobilité internationale et de l'attractivité de la France"
UNE ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE
"L'une des principales caractéristiques du développement économique de ces
vingt dernières années réside dans sa dépendance de plus en plus forte à l'égard
de la production et l'utilisation de nouvelles connaissances."
Cette économie de la connaissance grandissante a engendré un appel d'air sur le marché de l'emploi chercheurs et ingénieurs qui "[..] sont devenus de plus en plus mobiles à l'international pour former le premier réservoir de l'émigration scientifique". Leur nombre a doublé en vingt ans au sein des pays de l'OCDE.
UN RENFORCEMENT DE LA TENDANCE
Selon les experts cette tendance est appelée a s'accentuer. Le vieillissement de la population active des chercheurs et ingénieurs, l'augmentation de l'investissement des pays dans la recherche et le développement, la baisse du vivier de main d'œuvre sont parmi les principales causes d'un possible renforcement de la mobilité internationale de ce type de public.
Ceci, notent les auteurs, provoquera une "une intensification de la compétition entre les pays pour attirer et "fidéliser" les chercheurs et ingénieurs étrangers en favorisant si possible leur séjour permanent [..]". De fait les pays porteront une "attention particulière [..] à la mobilité internationale des étudiants dans les filières scientifiques et technologiques [..]".
LES AXES DE TRAVAIL PROPOSES PAR LE GROUPE SARASWATI
Le groupe d'experts conseille en premier lieu de produire une analyse, quantifiée et précise, de ce phénomène de mobilité. Ceci afin de vérifier, à quel niveau, cette "inquiétude" concernant la "fuite des cerveaux" est valable.
Les auteurs appellent l'Etat à "favoriser l'ajustement structurel du marché du travail du personnel scientifique et technique" notamment en développant l'attrait des filières scientifiques en "[..]recourant aux innovations pédagogiques dans les enseignements des sciences à l'université".
"Le recours au seul vivier interne pour satisfaire les besoins en personnel scientifique et technique serait une illusion. La France ne pourra pas se passer d'apports externes dans certains domaines scientifiques et techniques.". Le conseil s'oriente donc vers le recours à l'immigration scientifique et "l'incitation au retour des étudiants et du personnel de recherche français à l'étranger"
RENFORCER L'INTEGRATION DANS UNE EUROPE DE LA CONNAISSANCE
Pour le groupe Saraswati la mobilité doit être considérée "[..] comme un moyen reconnu et efficace pour former les personnels scientifiques et techniques, ainsi que pour produire et diffuser des connaissances".
Ainsi les auteurs conseillent de laisser les étudiants utiliser leurs bourses nationales pour financer leur mobilité intra européennes, les bourses de mobilité se révélant souvent insuffisantes pour les étudiants issus de familles modestes.
Les experts soulignent en outre l'importance d'un système d'évaluation et de reconnaissance renforcé afin d'assurer un développement de cette mobilité intra européenne. Rappelant les premiers efforts de l'ENQA (publication de standards), les auteurs insistent sur "l'amélioration du système d'enseignement supérieur [qui] implique que l'habilitation à délivrer des titres et des diplômes ne soit plus le seul gage de qualité". Le groupe Saraswati note l'importance, pour l'évaluation de la qualité des formations, de "la transparence des critères retenus et la publicité des résultats". Sinon, notent-ils, "les systèmes de classement peu pertinents comme celui proposé par l'université de Shanghai, s'imposeront à l'avenir"
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