Publié le 04 sept. 2003
Après Montpellier, c'est au tour de Perpignan de faire l'objet d'un rapport du CNE (Comité National d'Évaluation). Si le document d'une centaine de pages ne se veut pas alarmiste, il met néanmoins le doigt sur quelques disfonctionnements.
Après Montpellier, c'est au tour de Perpignan de faire l'objet d'un rapport du CNE (Comité National d'Évaluation). Si le document d'une centaine de pages ne se veut pas alarmiste, il met néanmoins le doigt sur quelques disfonctionnements.
Le premier avis porte sur les effectifs de l'établissement, qui selon le Comité, relèvent quasiment de "l'obsession" pour la direction de l'université. Selon lui, Perpignan "s'était fixé comme objectif d'atteindre en fin de contrat le seuil des 10 000 étudiants. Il semblait là s'agir d'un chiffre fatidique dont dépendait la survie de l'établissement." L'université a donc créé de nouvelles filières, délocalisé et s'est ouvert sur l'étranger avec la mise en place de formations au Maghreb.
Dans sa réponse, François Féral, président de l'université insiste en premier lieu sur la qualité du travail mené par le Comité puis argumente quant aux réserves émises par le CNE. Il souligne que l'évaluation sur Perpignan a été menée au moment où l'université connaissait "une période de forte expansion démographique (…) et de profondes transformations de son activité." Des transformations menées "dans la plupart des cas", avec l'appui du ministère et des administrations, expliqueFrançois Féral. Et le président de conclure : "Ce souci du nombre de ses étudiants, n'est pas pour l'université de Perpignan une préoccupation maladive mais une juste mesure des seuils de fonctionnement, qui dépendent de son activité intrinsèque."
Concernant les sites délocalisés (Narbonne, Mende, Carcassonne et Font-Romeu), le CNE remarque des degrés d'implication très variables de la part des collectivités concernées et une attitude "peu claire" de l'université. Le Comité note par exemple que "la liaison avec la direction de l'université est mal assurée" et que celle-ci n'a mis en place aucune "politique concertée et réfléchie".
Si le président ne récuse pas l'idée de "dispersion", il lui préfère néanmoins celle de "trop plein d'initiatives". Un penchant, qui, selon lui, devrait s'estomper avec le passage au LMD.
Pour François Féral, "la dispersion géographique n'est pas un éparpillement, elle a parfois répondu à la demande de l'État ou de la Région et a donné à l'université le caractère d'un acteur de l'aménagement régional."
Le Comité semonce également Perpignan au sujet des formations à l'étranger. Il invite l'établissement à favoriser "la qualité de l'enseignement par rapport à la quantité d'inscrits" et à s'assurer "de la qualité de l'organisation, des intervenants et du contrôle des connaissances (…)"
Pour sa part, le président de Perpignan y voit surtout un moyen de renforcer la francophonie et un "formidable appel d'air" pour une université inscrite "dans un environnement local très marqué".
Heureusement, le rapport ne se résume pas à des remontrances. Le comité souligne qu'avec 29 équipes, la recherche à Perpignan est "remarquable". Celle-ci s'est même, depuis 1992, développée.
. La cohérence de ses deux écoles doctorales, des axes de spécialisation bien définis et des formations professionnalisées ad hoc valent aussi à l'université les félicitations du CNE. Tout comme la mise en place, en 1998, d'une Maison de l'Étudiant qui a permis l'élargissement de l'offre culturelle sur le campus.
Pour sa part, François Féral insiste sur une nécessaire "pause" qui permettrait "d'effectuer un tri dans les initiatives mises en œuvre, d'en consolider les acquis, quitte à abandonner les plus aventurées." Le président annonce en conclusion un triple objectif : "une comptabilité de plus en plus transparente", "une offre de formation maîtrisée" et "une capacité de recherche recentrée sur des objectifs clairement définis."
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