Publié le 13 nov. 2003
"La mobilité : pour quoi faire ?" Si le titre de la seconde table ronde du colloque des pôles universitaires européens ne manque pas de candeur, il a été l'occasion d'échanges passionnants entre différents acteurs venus du monde universitaire mais aussi des instances européennes et des établissements. Il fut aussi l'occasion pour les uns et les autres de confronter leur expérience et de constater que, dans le domaine de la mobilité internationale, les pôles ont une carte à jouer. Échos des débats :
"La mobilité : pour quoi faire ?" Si le titre de la seconde table ronde du colloque des pôles universitaires européens ne manque pas de candeur, il a été l'occasion d'échanges passionnants entre différents acteurs venus du monde universitaire mais aussi des instances européennes et des établissements. Il fut aussi l'occasion pour les uns et les autres de confronter leur expérience et de constater que, dans le domaine de la mobilité internationale, les pôles ont une carte à jouer. Échos des débats :
Michel Lucius, président du pôle européen de Nancy-Metz a ouvert le feu en rappelant le passage d'une mobilité spontanée à une mobilité plus organisée. "Aujourd'hui, nous avons 10 % d'étudiants étrangers, a-t-il indiqué, avec une population européenne en forte augmentation." Selon lui, la mobilité fait partie intégrante du processus de construction européenne. "C'est en investissant sur les jeunes que nous construisons l'UE" a-t-il insisté. Encore faut-il agir avec "pragmatisme" : "Nous devons résoudre les problèmes posés. C'est là notre démarche." Et d'évoquer les outils mis en place au pôle lorrain. Le Kiosque, service de presse et de documentation permet aux étudiants d'acquérir une large culture européenne. Un centre d'apprentissage autonome des langues leur offre la possibilité de se lancer dans l'apprentissage de l'idiome de leur choix. Quant à l'accueil des étudiants étrangers, il est facilité, notamment, par la délivrance des titres de séjour via un partenariat avec la préfecture.
Michel Lucius a fortement insisté sur la collaboration avec les collectivités territoriales. Dans le cas de la région lorraine, cela a abouti à la signature d'une convention économique avec une province chinoise, comportant un volet universitaire. Des bourses pour les enseignants-chercheurs et les étudiants des deux pays ont ainsi été mises en œuvre. "Des associations d'étudiants se constituent, notamment impulsées par ceux qui sont partis" se félicite le président.
Patrick Navatte, nouveau délégué permanent de la CPU à Bruxelles, a, pour sa part, mis l'accent sur les outils de la mobilité, parfois méconnus ou peu exploités par les établissements.
Il a ainsi évoqué la création du portail de la mobilité des chercheurs. Ce site recensera les vacances d'emploi, les bourses de recherche, les profils demandés pour les enseignants-chercheurs européens, afin de faciliter leur mobilité. Le portail sera inauguré au premier semestre 2004 par Philippe Busquin. Regret de Patrick Navatte : "Actuellement, aucune université française n'est dessus."
Il a ensuite rappelé l'existence des bourses Marie-Curie, "pas assez utilisées en France" . Il a invité les universités françaises à répondre aux appels d'offre. Les bourses délivrent en effet 1,58 milliard d'euros tous les quatre ans. Elles permettent aux étudiants de se déplacer dans les centres les plus intéressants pour leurs sujets à travers toute l'Europe. Déjà 50 réseaux de formation ont été accrédités.
Dans la palette de dispositifs, existe également les bourses de retour aux post-doctorants partis, notamment aux Etats-Unis. Lancées par l'UE, elles garantissent 80 000 euros pour le laboratoire d'accueil.
"La mobilité n'est pas un objectif en soi mais un moyen pour dynamiser la formation et la recherche" a rappelé le délégué de la CPU.
Sonia Dubourg-Lavroff, directrice de l'agence Socrates Leonardo de Vinci, a insisté sur le rôle-clef des pôles universitaires dans la mise en place de la mobilité. Leur stratégie se base sur "la promotion d'un site et l'accueil des étudiants étrangers" a-t-elle indiqué. Et de définir les pôles comme "des espaces de dialogue".
Quant à Daniel Grimm, directeur adjoint de l'Ecole centrale des arts et manufactures de Châtenay-Malabry, il s'est attaché à un problème de taille : comment évaluer les étudiants candidats à la mobilité, afin de leur éviter d'être perdus, ou au contraire, de s'ennuyer, lors de leur séjour à l'étranger ? Il a ainsi pris l'exemple de l'ETS (Education Testing Services) américain qui permet de définir des critères d'acceptation des étudiants étrangers. "Il est important de ne pas se tromper en matière d'insertion des étudiants , a-t-il prévenu, au quel cas, nous nous exposerions à une contre publicité dramatique."
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