Publié le 24 oct. 2001
Sous l'impulsion de Claude Thélot, alors directeur de la DEP au ministère de l'Education nationale, un dossier d'Education et Formation avait publié en janvier 1997 une première enquête détaillant les taux de réussite en DEUG par université, avec un taux d'accès réel et simulé en deuxième cycle.
Sous l'impulsion de Claude Thélot, alors directeur de la DEP au ministère de l'Education nationale, un dossier d'Education et Formation avait publié en janvier 1997 une première enquête détaillant les taux de réussite en DEUG par université, avec un taux d'accès réel et simulé en deuxième cycle.
Dans le même esprit, un note d'information sur la « réussite au DEUG par université a été publiée en octobre 2001 par la Direction de la Programmation et du Développement du ministère. Selon son directeur, Jean-Richard Cytermann, cette publication a deux objectifs : « montrer qu'au bout du compte les universités à filières non sélectives ont, avec 70%[après trois années de DEUG. NDLR] , un taux de réussite tout à fait convenable et plutôt homogène à l'intérieure d'un groupe de disciplines et faire réfléchir, dans le cadre de la politique contractuelle, les établissements sur ces résultats ».
La note expose les taux de réussite réels au DEUG à la session 1999, en deux ans, trois ans et cinq ans, établissement par établissement.
Le taux de réussite national atteint ainsi 45.5% après deux années de premier cycle, 68.8% après trois années et 80% après cinq ans.
Surtout, l'étude calcule la « valeur ajoutée » de l'université, en procédant à l'écart entre le taux réel constaté et le taux simulé, calculé à partir de certaines caractéristiques des entrants à l'université (série de bac, âge d'obtention et discipline).
Les résultats font apparaître le poids toujours déterminant des handicaps scolaires de départ (souvent liés à des inégalités sociales), les taux de réussite étant encore étroitement corrélés avec les caractéristiques des entrants.
Ils soulignent également l'hétérogénéité des établissements, tant du point de vue de leur composition scolaire et sociale, que du point de vue de leurs dispositifs pédagogiques.
Les taux de réussite varient non seulement entre établissements, entre ensembles disciplinaires (les sciences bénéficiant de taux plus élevés que le droit ou les lettres par exemple) mais aussi à l'intérieur des ensembles disciplinaires, avec des différences plus marquées en lettres et sciences humaines, notamment, qu'en sciences.
Cette publication a généré, comme on pouvait s'y attendre, des réactions contrastés parmi les acteurs des établissements.
Certains soulignent que l'étude ne prend pas en compte les étudiants ayant abandonné une formation en première année (sortie d'études, réorientation, double inscription…), ce qui défavorise paradoxalement les établissements ayant mis en place des dispositifs pour limiter ces abandons, et qui « gardent » en leur sein des étudiants en difficulté qui mettent en général évidemment plus de temps à obtenir un diplôme.
D'autres regrettent qu'elle occulte les conditions d'études différentes proposées dans les établissements, qui peuvent notamment découler des décalages objectifs de moyens à disposition des universités (locaux, encadrement…).
En tout état de cause, la note de la DPD montre, s'il en était besoin, que la seule réglementation nationale, assez stricte, des études en France n'empêche pas une grande diversité des situations locales, et notamment des stratégies et pratiques pédagogiques des enseignants des universités.
Elle pose donc indirectement la question de l'évaluation des universités : un établissement doit-il être tenu uniquement de respecter formellement les règles nationales, quelles que soient les disparités réelles dans la pratique, ou faut-il envisager plutôt une appréciation des efforts réalisés en fonction des objectifs d'amélioration qu'il se donne (et des moyens qui lui sont éventuellement accordés pour ce faire) ?
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