Publié le 21 mars 2005
Le colloque de la CPU s'est terminé ce vendredi 18 mars par les discours de Yannick Vallée, vice président de la Conférence, et Jean Marc Monteil, directeur de l'enseignement supérieur.
"Le cœur de notre message sur la formation"
Yannick Vallée a présenté les dix points qui constituent ce message, en clôture du colloque. Le texte sera discuté et validé en réunion plénière de la CPU dans les semaines à venir.
1. "L'université est le lieu de la formation des étudiants de licence, de master et de doctorat."
Pour la CPU "il ne peut y avoir d'universités réduites aux seules formations de licence".
2. "L'université française est pilote des formations post-baccalauréat et acteur principal de la formation des cadres."
La Conférence souhaite effectivement que les CPGE soient intégrées, à terme, "en tant que composantes d'université et voient leurs moyens transférés". Il est ainsi proposé que la mission interministérielle "recherche et enseignement supérieur" prévue dans le cadre de la LOLF, intègre les CPGE et les STS.
3. "Tout diplômé de l'enseignement supérieur doit posséder les compétences qui lui permettront de s'insérer durablement sur le marché européen de l'emploi."
Les universités s'engagent à garantir un équilibre entre formation professionnelle et générales. L'accent est mis sur la qualité de l'enseignement, tant du point de vue pédagogique, que par "le suivi de l'insertion mis en place par l'université"
4. "Tout étudiant ayant terminé ses études de master doit avoir effectué au moins un semestre de formation à l'étranger."
L'harmonisation de l'enseignement supérieur en Europe n'existe que si on l'utilise. Pour ce faire "les universités doivent proposer une offre de formation qui inclut davantage de formations transnationales". Il est par ailleurs précisé que "cette mobilité demandera une aide matérielle et une formation linguistique attestée"
5. "Les universités doivent s'attacher, par des formations complémentaires à la thèse, à ce que les titulaires d'un doctorat soient munis des compétences nécessaires pour s'insérer dans le monde socio-économique, et pas seulement dans l'enseignement supérieur et la recherche."
6. "La formation tout au long de la vie doit être considérée comme l'une des missions fondamentales de l'université : son développement doit être à privilégier."
7. "La CPU demande la création d'une instance unique d'évaluation des formations, indépendante, transparente."
La Conférence souhaite porter cette évaluation à "l'ensemble des formations supérieures" et précise que "de manière complémentaire, les universités doivent développer une culture d'auto évaluation, qui s'inscrit dans une démarche qualité"
8. Toutes les facettes du métier d'enseignant-chercheur doivent être évaluées.
9. Mise en place d'une "orientation dirigée à l'entrée du master, en supprimant la sélection existant actuellement après 60 crédits validés".
Les présidents souhaitent reporter la sélection à l'entrée du master. Ils s'engagent à "favoriser les mesures d'accompagnement des étudiants en licence pour préciser le projet personnel et professionnel de ces derniers" et à "développer de nouvelles licences d'avantage intégrées au système LMD".
10. Augmentation des dépenses consacrées aux étudiants (hors IUT et écoles d'ingénieurs) jusqu'à 9000 euros (actuellement 6840 euros)
La CPU souhaite rattraper la moyenne des pays de l'OCDE en ce qui concerne les dépenses par étudiant.
"Le ministre compte sur vous pour que vous puissiez compter sur lui" annonce Jean Marc Monteil aux présidents.
Concernant l'évaluation M Monteil a ainsi précisé que "le ministre est très attaché à l'idée d'une évaluation transparente, indépendante, où la connaissance des critères d'évaluation et de ceux qui évaluent soit publique", rejoignant sur ce point, la demande des présidents.
Rassurant, le représentant du ministère a aussi rappelé que l'université "c'est le L, le M et le D" en précisant que "la licence doit être qualifiante pour la vie professionnelle et la poursuite d'études".
Loi sur la recherche
"Ce n'est pas la loi qui mettra tout le monde d'accord. Tout le monde doit être d'accord pour faire une bonne loi" remarque Jean Marc Monteil. "Le ministre est profondément attaché à ce qu'un accord clair soit trouvé au sein de la communauté universitaire pour que soit engagé, dans le cadre de cette loi, l'effort national" annonce t-il en précisant que l'on ne peut "se présenter devant le pays avec des moyens importants sur des bases de désaccord."
Le directeur de l'enseignement supérieur note "une opposition quasi frontale" entre la CPU et "Sauvons la recherche" sur le budget global de la recherche. "Mais, ici ou là, un écrit, une rencontre, montrent qu'une démarche qui s'appuie sur l'évaluation permet de rassurer les uns et, aux autres, de se réaliser".
"Les jeunes chercheurs ne doivent pas être accablés par des charges administratives et n'ont pas à faire tous les TD de première année" a souhaité souligner M Monteil qui rappelle, en outre, le besoin essentiel de recherche fondamentale et appliquée, en arguant du fait que "l'une est indispensable à l'autre et inversement."
"Nous ne sommes pas dans une situation d'attente mais de travail. Il n'y a aucun tabou".
"Pour que l'université puisse exiger son devoir de politique scientifique elle doit être en mesure de le présenter" a par ailleurs affirmé le directeur de l'enseignement supérieur. "Il y a une démarche à trouver pour renforcer la responsabilité des uns et des autres et donc renforcer l'autonomie des uns et des autres"
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