Jacques Soulas, directeur du CNOUS (Centre national des oeuvres universitaires et scolaires) revient pour Act- U sur les élections des CROUS, l'adhésion du CNOUS à l'AMUE et ses projets à venir.

Jacques Soulas, directeur du CNOUS (Centre national des oeuvres universitaires et scolaires) revient pour Act- U sur les élections des CROUS, l'adhésion du CNOUS à l'AMUE et ses projets à venir.

Une hausse de 48% aux élections des CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires). Comment expliquez-vous ce réveil du vote étudiant?

Je ne peux pas fournir d'explication scientifique. Mais trois facteurs ont indéniablement joué dans cette progression.

Tout d'abord, c'est la première fois qu'une campagne nationale a été mise en place pour les élections des CROUS. Elle a été commandée au CIDEM (Civisme et Démocratie). Nous avons eu des affiches mais aussi des messages diffusés sur les radios jeunes. Cela a sans aucun doute incité les jeunes à aller voter.

Ensuite, les CROUS se sont fortement mobilisés autour de ces élections. Il y a eu une véritable prise de conscience qu'il était nécessaire que les élus étudiants le soient avec la plus grande légitimité possible. Avant, la réflexion consistait à dire "il n'y a qu'à rajouter des urnes pour inciter au vote". Cette année, les bureaux de vote étaient ouverts plus tard, à proximité, notamment, de lieux de restauration. On a distribué des tracts, affiché des banderoles. Et puis il y a eu des initiatives originales. Par exemple, à Poitiers, des mails et des SMS ont été envoyés aux étudiants pour les sensibiliser à l'importance de ces élections et pour les mobiliser. Nous sommes en train de recenser toutes ces initiatives afin d'en tirer les leçons pour les élections de 2006.

Enfin, le contexte électoral a sûrement joué dans ce réveil du vote étudiant. Les jeunes ont eu le réflexe civique de voter aux élections du CROUS.

Notre projet est de doubler la participation étudiante en quatre ans. Actuellement, nous sommes à mi chemin.

Avant les élections, certains syndicats étudiants, relayés par les médias, craignaient un fort vote communautariste. Finalement, les listes communautaristes n'ont pas vraiment "explosé". Est-ce à dire que le vote communautariste n'existe pas?

C'est vrai que nous avons eu deux fois plus de listes communautaires qu'aux dernières élections. Approximativement, nous sommes passés de 12 à 24 listes. L'EMF (Etudiants musulmans de France) a fait le même nombre de voix qu'au dernier scrutin. Mais en fait, la participation plus forte a profité aux organisations traditionnelles et les a remises en selle. D'ailleurs, quand on regarde non plus le nombre de voix, mais le nombre d'élus, l'EMF passe de 11 à 2 élus.

Le CNOUS vient d'adhérer à l'AMUE. Quel est le sens d'une telle démarche?

C'est un acte politique ! Nous allons travailler ensemble. Nous désirons mieux articuler nos outils informatiques. Notamment en ce qui concerne la gestion des bourses. L'adhésion à l'AMUE nous permet également d'avoir accès à des formations communes, de renforcer notre coopération et de travailler plus étroitement avec tous les acteurs.

Vous avez signé des contrats avec la CPU (Conférence des présidents d'université), la CDIUFM(Conférence des directeurs d'instituts universitaires de formation des maîtres) et l'ADIUT(Association des directeurs d'instituts universitaires de technologie). Quel est l'intérêt de cette politique de contractualisation?

C'est une politique de rapprochement. Et la forme la plus intelligente de cette politique reste pour nous le contrat. Avec la DIUT et la CDIUFM, nous travaillerons essentiellement sur le volet international. La collaboration avec la CPU est plus large. En fait, il s'agit d'une démarche dialectique. Nous engageons ces collaborations et conjointement, enjoignons les CROUS à faire de même avec les universités. Il est essentiel que les différents acteurs se connaissent bien afin que nous puissions assurer au mieux nos missions.

Justement, on a l'impression que le CNOUS se recentre sur ses missions "traditionnelles" que sont le logement, les bourses, la vie étudiante…

Si "recentrage" est pour vous synonyme de fermeture, alors je ne suis pas d'accord ! Mais c'est vrai que nous devons nous atteler à moderniser les secteurs dans lesquels nous intervenons traditionnellement. La restauration, par exemple, est inadaptée aux besoins des jeunes. Nous faisons des études là-dessus. Par exemple, à Bordeaux, des étudiants en mènent actuellement une pour savoir quels sont les jeunes qui viennent ou non au restau U et pourquoi…

Quels sont vos projets pour l'année à venir?

Nous réfléchissons sur quatre ans. Mon souhait est que nous allions vers des démarches qualité. A la rentrée 2004, nous lançons ainsi dans 5 CROUS pilotes (Besançon, Créteil…) cette démarche qualité en ce qui concerne les bourses. L'idée est de dire "Si vous respectez deux dates dans le calendrier, nous nous engageons à payer en temps et en heure". Concernant le suivi des dossiers, nous ne sommes pas bons sur l'accueil physique et téléphonique des étudiants. Nous devons fournir des efforts en ce domaine. A la rentrée 2005, cette démarche devrait être étendue à tous les CROUS. La qualité devra, par la suite, s'appliquer aux restau U et nous envisageons également de labelliser nos résidences universitaires.

 

Retour

Newsletter de l'agence

Les dernières actus de l'Amue dans votre boîte mail ! Inscrivez-vous à notre newsletter.

Besoin d’informations ?

Vous êtes décideur ou correspondant prescripteur au sein d’un établissement ESR et vous souhaitez plus de renseignements sur notre offre de services

Contactez-nous