Le mouvement vers l'harmonisation européenne, et plus particulièrement la "surlignement" du niveau Bac+5 concrétisé par la création du grade de mastaire, ne manque pas d'interpeller les Instituts Universitaires Professionnalisés des universités.


Les principaux acteurs de la communauté universitaire, et en particulier la Conférence des Présidents d'Université, se sont déclarés dès la fin 1998 favorables au principe d'un passage des IUP à un Bac+5.

Reste à trouver un mode de prolongement adapté.


Le "DESS IUP", une hypothèse risquée


A ce niveau, existe en effet déjà les DESS, conçus pour offrir une professionnalisation en un an à l'issue d'une maîtrise classique..

Une solution envisagée pourrait consister à créer des "DESS IUP", solution qui présente l'avantage de la facilité mais s'inscrit à rebours des évolutions généralement souhaitées pour l'enseignement supérieur.

En effet, depuis plusieurs années, les débats concernant l'université soulignent la nécessité de revenir sur les tendances aux logiques de cloisonnements "tubulaires", et de multiplier en revanche les passerelles à tous les niveaux ainsi que la diversification des publics (formation continue et initiale, équivalences et valorisation des acquis, ouverture vers l'étranger…). La discussion de la licence professionnelle a ainsi témoigné de ces préoccupations, en insistant sur la nécessite de l'ouvrir aussi bien aux titulaires de DUT que de DEUG au d'étudiants d'autres origines.

Dans cet esprit, la création de DESS propres aux IUP est en contradiction avec cette évolution souhaitée, et ne manquerait pas, de plus, de provoquer des tensions avec les étudiants des autres formations qui doivent subir une sélection parfois rigoureuse pour entrer en DESS… et verraient leurs camarades des IUP y accéder "naturellement".

En fait, c'est tout le problème de la professionnalisation souhaitée des formations universitaires qui se trouverait posé, s'il s'avérait alors qu'une filière IUP (à effectifs encore réduits) devienne, de fait la voie royale de la professionnalisation à l'université.


A la recherche d'une plus grande cohérence d'ensemble


Une autre solution a été mise en chantier voici quelques semaines, sous la forme d'un projet de création d'un diplôme de hautes études en ingénierie, largement ouvert à un public hétérogène (étudiants étrangers notamment), ayant vocation à accueillir également les étudiants d'IUP.

Si ce projet n'a pas trouvé d'aboutissement, pour des raisons liées aux enjeux autour de l'utilisation du terme d'ingénieur, des réflexions se poursuivent dans la perspective de la création d'un diplôme universitaire préparé en quatre semestres, conférant le grade de mastaire, et orienté vers une spécialisation professionnelle de haut-niveau.

Le document d'orientation du ministère sur l'harmonisation européenne de décembre 1998 envisageait en effet de démarrer les IUP à Bac+2 (puisqu'il semble que le recrutement à Bac+1 ne s'avère pas complètement pertinent), en délivrant la licence au terme de la première année, et un Bac+5 / mastaire à l'issue des deux années suivantes.

L'issue du débat actuel montrera en fait dans quelle mesure on souhaite privilégier plutôt une approche globale et cohérente du dispositif de formations professionnelles à l'université, ou au contraire on se résigne à empiler une nouvelle formation dans une logique verticale, en aggravant le phénomène de sédimentation déjà peu lisible.

 

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