A l'heure où la professionnalisation des enseignements supérieurs est devenu un principe largement partagé par les universités, le ministère s'engage dans une nouvelle tentative pour améliorer la professionnalisation des formations des futurs enseignants du premier et second degré.



Un texte de cadrage a en effet été proposé à la concertation par Claude Allègre, suite à une intense réflexion menée depuis deux ans.


Paradoxalement, l'une des plus vieilles vocations directement professionnelles des universités, la formation des enseignants, est encore jugée encore largement trop éloignée des réalités du métier qu'auront à exercer les étudiants préparant les concours de l'enseignement.


La création des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres en 1989, qui accueillent aujourd'hui prés de 80 000 étudiants, avait constitué une première tentative de réponse au problème.


Force est de constater que si les IUFM, rattachés aux universités de leurs académies respectives, ne provoquent plus les polémiques qui avaient marqué leur lancement (certains doutaient même de leur survie après le départ du Ministre qui les avaient créé !), Claude Allègre ressent aujourd'hui le besoin d'explorer les moyens de les rendre plus fidèles à leurs objectifs initiaux.


C'est ainsi qu'il souhaite redonner toute son importance à l'expérience professionnelle auprès des jeunes dans l'appréciation des candidatures et restituer au mémoire professionnel son rôle de réflexion sur le métier (alors qu'il tendait à se pervertir en un rapport de stage académique).

Afin de briser la tendance au bachotage de la première année (à l'issue de laquelle se déroulent les concours proprement dits), le ministre suggère une mesure radicale : organiser les concours en février, afin de laisser plusieurs mois consacrés à la pré-profesionnalisation qui ne soient pas pollués par la perspective d'épreuves disciplinaires.


Deux mesures encore plus radicales sont prônées par le ministère.


La première vise à demander aux stagiaires de deuxième d'année de s'immerger plus longtemps dans les établissements scolaires, afin de s'initier notamment aux nouvelles méthodes de suivi individualisé.


La deuxième consiste tout simplement à créer ce qui ressemble à une troisième année de formation pour les enseignants du secondaire, de nature à aménager une entrée plus progressive dans le métier aux jeunes, avec une journée hebdomadaire réservée à la formation, un suivi par un enseignant en place (tuteur), des allègements de service pour permettre des séances de travail à la carte, en fonction des problèmes rencontrés par les nouveaux enseignants. Le suivi pédagogique des enseignants devrait également se poursuivre lors de la deuxième année de titulatisation, avec un rôle de conseil de soutien spécifique demandé aux corps d'inspection.


Comme à chaque fois qu'il s'agit d'imaginer des dispositifs dans lesquels les compétences en matière de transmission du savoir ne sont pas présumées découler miraculeusement de la maîtrise académique d'une discipline, il est probable que ces propositions risquent de rencontrer l'hostilité des milieux attachés au principe intangible « une discipline = un métier = un statut ».

 

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