Publié le 27 févr. 2004
Attendu pour l'ouverture du colloque le 19 février, Luc Ferry s'est finalement rendu à Bordeaux le 20 pour la clôture des débats.
Attendu pour l'ouverture du colloque le 19 février, Luc Ferry s'est finalement rendu à Bordeaux le 20 pour la clôture des débats.
La veille, Josy Reiffers avait précisé que le ministre comptait s'exprimer notamment sur la question de l'accompagnement social des étudiants et la gestion immobilière des établissements récemment fustigée dans un rapport rendu par trois inspections.
Mais bien entendu, la question de la recherche primait sur tous les autres sujets. Le ministre a donc insisté sur une nécessaire participation des universités aux Assises sur la recherche. Luc Ferry a appuyé ce point de vue par plusieurs arguments : "Les universités sont les seuls lieux du système éducatif où l'on transmet le savoir que l'on fabrique; elles forment les chercheurs; le potentiel de recherche des universités est considérable (…). Elles représentent une importante contribution à la production scientifique, même si cette production est difficile à évaluer."
La loi d'autonomie n'est pas tombée aux oubliettes
Le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche a également appelé de ses vœux une simplification des statuts de la recherche. Selon M Ferry, deux rapprochements doivent être menés de front "le statut des enseignants-chercheurs et des chercheurs d'une part, des universités, organismes et grandes écoles d'autre part." Concernant la charge de travail importante demandée aux jeunes enseignants-chercheurs, le ministre a plaidé pour qu'ils puissent bénéficier en début de carrière d'un temps de "recherche pure". Quant au pilotage du système de recherche, le ministre a admis qu'il n'était "pas bon". "Le métier de directeur de laboratoire est insupportable, notamment du fait de la multiplication des sources de financement."
Le ministre a également précisé que le projet de loi d'autonomie des université n'était pas enterré. Mais selon lui, cette année électorale ne permet pas d'agir beaucoup sur le plan législatif. "Il est trop tôt pour m'engager sur une loi unique d'orientation et de programmation sur l'enseignement supérieur et la recherche" a-t-il précisé.
Sur l'accompagnement social des étudiants, Luc Ferry a dit vouloir favoriser bourses au mérite et bourses de mobilité. Il a également annoncé la mise en place d'une campagne de promotion des élections étudiantes. Quant au rapport Anciaux sur le logement étudiant, le ministre a indiqué que "l'arbitrage était en cours à Matignon" et que les résultats seraient rendus publics prochainement.
Au sujet de la gestion immobilière et financière des universités, le ministre souhaite "avancer vers l'autonomie des universités et aller vers une dotation budgétaire globale, vers une responsabilité plus grande des présidents d'université et des conseils d'université et vers un contrôle plus important des établissements". Luc Ferry a également annoncé "un outil de contrôle et d'évaluation" sur la gestion patrimoniale et financière des universités qui sera prochainement testé dans quatre établissements.
Un gouvernement prêt à s'engager
Quant à Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, elle devrait annoncer dans le courant de la semaine des mesures en faveur de la recherche. Selon la ministre, ces mesures marqueraient "une réelle volonté de s'engager en 2004 et à long terme" de la part du gouvernement. Elle a confirmé que la loi prévue d'ici 2004 serait bien une loi d'orientation et de programmation.
Selon la ministre, "l'évolution des structures doit se faire dans une perspective pluriannuelle".
Lors de la conférence de presse la ministre a récusé les rumeurs de suppression de l'INSERM ou du CNRS. "Nous sommes aussi bien attachés aux universités qu'aux organismes de recherche (…) il faut s'entendre sur les missions et les conditions d'efficacité" a indiqué la ministre.
Au sujet des sites et autres pôles d'excellence, la ministre a apprécié l'intérêt des présidents d'université sur ces questions.
Statut des chercheurs : vers plus de souplesse
Concernant les différents statuts des chercheurs, la ministre souhaite "mettre en place plus de flexibilité" pour une plus grande convergence des statuts d'enseignants-chercheurs et de chercheurs.
Au sujet de l'évaluation, la ministre a reconnu l'existence d'un "système dont les qualités sont reconnues mais qui peut souffrir d'imperfections", faisant notamment référence à la "visibilité variable des critères et des indicateurs".
Aux chercheurs qui demandaient la fin des Etats Généraux pour engranger la loi d'orientation, Claudie Haigneré a répondu qu'un "calendrier raisonnable" devait être fixé. La concertation devrait être bouclée pour juin ou, au plus tard, après l'été.
Tout comme Luc Ferry, Claudie Haigneré a invité les les présidents d'université à prendre part à la réflexion. "Les universités dont la notoriété est la plus large pour leur enseignement ont pour elles l'excellence de leur recherche" a-t-elle précisé.
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