A ceux qui croient encore que les étudiants constituent une population homogène, l'OVE (Observatoire de la vie étudiante) fournit dans sa dernière lettre d'information une contre démonstration exemplaire.

A ceux qui croient encore que les étudiants constituent une population homogène, l'OVE (Observatoire de la vie étudiante) fournit dans sa dernière lettre d'information une contre démonstration exemplaire.

Intitulé "Vivre à Paris, vivre en Province", le bulletin de l'OVE met l'accent sur les différences de mode de vie des jeunes selon leur lieu d'études.

Pour les troisièmes cycles, Paris sera toujours Paris…

L'enseignement supérieur étant réparti de façon très inégale sur le territoire français, il n'est guère étonnant de constater que 14,4 % des inscrits se concentrent dans la capitale. Plus le niveau d'étude est élevé, plus les étudiants ont tendance à se rendre dans les grandes villes. Ainsi Paris regroupe-t-elle 26,4 % des inscrits en troisième cycle. Autre chiffre significatif : 83,5% des inscrits en premier cycle de santé y étudient. A contrario, les élèves de STS se retrouvent majoritairement (50,9%) dans les petites villes de province. Ils ne sont que 5,3% à étudier dans la capitale.

Selon l'OVE, plus la taille de la ville augmente, plus la part d'étudiant dont le parent de référence appartient à la catégorie "cadre" augmente. . Ils sont 43% en région parisienne contre 13,6 % dans les petites villes de province.

692 euros par mois pour l'étudiant parisien.

Quant aux ressources monétaires mensuelles directes (revenus propres, aide des parents, bourses…), elles augmentent elles aussi avec la taille de la ville d'études. Elles s'élèvent à 333 euros dans les petites villes, 483 euros dans les villes moyennes, 529 euros dans les grandes villes, 601 euros en région parisienne pour culminer à 692 euros à Paris intra muros. Mais seuls 23,9% des Franciliens ont un loyer entièrement pris en charge par les parents contre 39,6% des étudiants de petites villes. Les Parisiens sont 59 % à déclarer une activité rémunérée durant l'année universitaire contre seulement 15,4% des étudiants des petites villes de province. Mais dans les petites et moyennes villes de province, la proportion d'élèves boursiers est plus élevée qu'en région parisienne.

Province au RU, Paris au Mc Do?

Concernant les repas et les sorties, les étudiants parisiens vont moins fréquemment (au moins trois fois par semaine) au restaurant universitaire (12,5%) que les provinciaux (16,4%). Ils ont d'ailleurs plus de chance de sauter un repas ou de prendre un repas réduit que leurs condisciples d'autres régions. Ils sont 19,8% à déjeuner dans un fast-food ou un café contre 9,4% des provinciaux.

En revanche, ils accèdent plus facilement aux biens culturels et ont plus de chance d'aller au musée, au théâtre ou à l'opéra. Les provinciaux, eux, vont plus en discothèque ou assister à des spectacles sportifs que leurs camarades de la capitale. Les sorties au restaurant diminuent également selon la taille de la ville. 80% des Parisiens déclarent y être allés au moins une fois dans le mois précédant l'enquête contre 66,9% des étudiants de petites villes.

Un dernier chiffre met à mal un cliché pourtant fortement ancré dans les esprits. L'étudiant parisien n'est pas un pilier de bar. Ils ne sont que 36 % des étudiants à fréquenter le café régulièrement en région parisienne contre 44% en province.

 

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