Publié le 26 oct. 2004
L'OFIPE (Observatoire des Formations, des Insertions Professionnelles, Evaluations) de l'université de Marne la Vallée publiait récemment son cinquantième numéro. L'occasion pour Act-U de revenir avec son directeur, Pierre Dubois, sur l'origine et les spécificités de cette structure.
L'OFIPE (Observatoire des Formations, des Insertions Professionnelles, Evaluations) de l'université de Marne la Vallée publiait récemment son cinquantième numéro. L'occasion pour Act-U de revenir avec son directeur, Pierre Dubois, sur l'origine et les spécificités de cette structure.
Entretien.
Pouvez-vous nous retracer l'historique de l'OFIPE?
En 1996 le CNE terminait l'évaluation des universités nouvelles comme celle de Marne la Vallée. Dans les recommandations que nous avons reçues, les experts soulignaient l'absence d'une structure d'évaluation interne concernant le parcours des étudiants et le devenir professionnel des diplômés.
Dominique Perrin a profité de mon arrivée au sein de l'établissement pour faire que cette mission spécifique soit remplie.
L'OFIPE est né en 1999 avec trois missions de base: suivre les populations étudiantes, le devenir professionnel des diplômés et évaluer les formations.
Dés la naissance de la structure, le président nous a tout de suite alloué les moyens nécessaires pour en faire un outil efficace. Ces subventions ont été renouvelées d'année en année.
Dans le détail, cette dotation comprend un poste d'ingénieur d'études (contractuel) et un budget pour les dépenses de fonctionnement de l'ordre de 40 000 euros par an.
Le constat est encourageant, nous avons rempli nos missions de base.
Nous avions aussi envisagé de réaliser des tableaux de bords mais cet objectif s'est révélé inaccessible. L'OFIPE pouvait fournir les chiffres concernant la scolarité, mais un outil de gestion de cette importance nécessite d'autres données. Demain ce sont presque 400 indicateurs différents qui devront être produits pour la mise en œuvre de la LOLF. Cela nécessite d'autres moyens que ceux qui nous sont dévolus. Il faudrait créer une cellule spécifique pour assurer la collecte et le suivi de ces informations. Un ingénieur d'études pourrait être dédié à cette tâche.
J'ai suggéré pour le plan quadriennal que soit créée cette cellule de contrôle de gestion à laquelle l'OFIPE pourrait être associé.
Quelle est votre méthode de travail?
Nous établissons un cahier des charges annuel grâce auquel nous définissons les opérations à mener pour l'année à venir. Ce cahier est établi en parallèle avec la demande de budget.
Sur les cinq dernières années nous avons mis en place, dans le cadre de la mission « analyse des populations étudiantes », un suivi de cohortes de bacheliers entrants (devenir à 2, 3 ou 4 ans).
La cahier des charges suit le calendrier national : par exemple, il faut attendre le 15 janvier (remontée SISE) pour recenser les effectifs inscrits pour l'année universitaire.
Grâce à la réforme LMD, les suivis de cohortes vont être simplifiés : suivis des entrants en première année de licence (suivis pendant 5 ans) et suivi des entrants en Master (pendant 4 ans).
Concernant l'organisation en interne, l'OFIPE s'appuie sur le travail de deux ingénieurs d'études (dont un poste de fonctionnaire) et d'une technicienne. Cette dernière est plus spécifiquement chargée de préparer les bases de données (par exemple faire les extractions à partir d'Apogée). A partir de ce matériel, les chargés d'étude analysent les données et rédigent les Ofipe résultats en fonction du plan d'action annuel.
Quelles sont, selon vous, les échéances à moyen terme pour l'OFIPE?
Nous sommes face à un défi pour les années à venir. L'enjeu, pour les structures identiques à celle de l'OFIPE, est non seulement de se définir comme des aides au pilotage mais surtout comme des aides au pilotage en temps quasi réel. C'est à dire que nous souhaiterions que nos travaux soient couplés avec plus de force aux décisions politiques, ce qui n'est pas le cas actuellement au sein de l'université française. En ce qui nous concerne notre cellule est née d'une décision politique forte et nous avons eu les moyens de notre ambition mais ce n'est pas le cas pour tous les organismes équivalents au notre.
En tant que directeur de l'OFIPE j'ai connu deux présidents à Marne la Vallée et aucun des deux n'a jamais censuré une seule de nos publications même si ces dernières pouvaient présenter des chiffres peu flatteurs. Pour autant nous n'avons pas toujours constaté de relais politiques à nos conclusions. Je ne dis pas que les chiffres doivent déterminer la stratégie mais il y a sans doute un juste milieu à trouver pour que l'établissement dans son ensemble puisse profiter de notre travail.
Pour terminer je tiens à préciser que l'OFIPE a également fait appel à des ressources extérieures pour son développement au cours de ces dernières années. Nous ne voulions pas reposer exclusivement sur des subventions de l'université.
Notre dotation annuelle s'élève à 40 000 euros. En coût consolidé nous atteignons les 156 000 euros. Les ressources externes nous permettent de réunir entre 50 000 et 80 000 euros par an.
Nous avons participé à des programmes européens sur l'évaluation de la qualité de la relation "formation et emploi" pour des populations inscrites dans des formations professionnelles courtes comme les DUT et licences professionnelles (étude portant sur les populations de Marne la Vallée et Reims). Nous avons aussi rempli un contrat pour Vivendi Environnement qui désirait réaliser une étude sur le devenir professionnel d'une partie de ses employés en formation. Grâce à ces ressources propres, l'OFIPE remplit également une autre mission : celle de former des jeunes chargés d'études.
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