Depuis maintenant 9 ans l'OVE scrute la population étudiante grâce aux enquêtes "conditions de vie" qui paraissent régulièrement tous les trois ans.

Depuis maintenant 9 ans l'OVE scrute la population étudiante grâce aux enquêtes "conditions de vie" qui paraissent régulièrement tous les trois ans.

Entretien avec Ronan Vourc'h, ingénieur d'études à l'OVE

Quand a commencé votre travail d'enquête sur la population étudiante?

La première enquête a eu lieu en 1994. Nous proposons toujours le même questionnaire avec la même structure pour pouvoir analyser les évolutions sur une longue période. Grâce aux enquêtes déjà réalisées nous pouvons recueillir des données sur une période de neuf ans.

Nous souhaitons publier certaines analyses sur les principales tendances que nous dégagerons de cette analyse.

Quelle est votre méthodologie?

Le champ de l'enquête concerne l'ensemble des étudiants d'université, de STS et de CPGE. On couvre 1.6 millions d'étudiants sur 2 millions. Les 400 000 restant sont ceux en école privée de l'enseignement supérieur, les écoles d'art etc..

Nous demandons aux universités de tirer de leurs bases de données un nom sur 20 et de nous envoyer la liste. Nous envoyons un questionnaire aux étudiants issus de ce tri.

Pour les STS et CPGE nous envoyons ce questionnaire à tous les étudiants d'un établissement sur 10 pour les STS et un établissement sur 20 pour les CPGE.

Au total nous envoyons 80 000 questionnaires par la poste. L'étudiant répond gratuitement à l'enquête (nous lui remettons une enveloppe timbrée). Pour inciter les sondés à répondre nous organisons un tirage au sort avec des cadeaux à la clé.

Quel est le taux de retour?

Il est d'environ 30%. Depuis 1994 nous avons toujours eu ce niveau de réponse. Sur le dernier questionnaire nous avons reçu un peu plus de 25 000 réponses.

Le taux de retour est différent selon le sexe, les filles répondant plus que les garçons (60% / 40%). On constate aussi certaines variations selon les filières d'études.

Quels sont les domaines dont l'évolution est la plus marquante?

Ce qui frappe, sur les deux dernières enquêtes, c'est la constance des tendances avec, par exemple, celle des activités rémunérées.

Cependant certains domaines sont plus sensibles que d'autres à l'évolution. Par exemple les nouvelles technologies ou l'usage de la télévision. Pour ce dernier paramètre la courbe de croissance a explosé entre 1997 et 2000 pour atteindre 75% de la population étudiante. L'usage des nouvelles technologie a surtout augmenté entre 2000 et 2003.

Aujourd'hui 98% des étudiants sont connectés. Nous avons dissocié l'accès à l'Internet au sein de l'établissement d'un accès au domicile. L'accès sur le lieu d'étude varie selon les filières. Les scientifiques connaissent le plus fort taux d'utilisation. L'accès au domicile est plus lié à des facteurs sociaux.

49% des étudiants mènent une activité rémunérée durant l'année universitaire. Ce chiffre a marqué les esprits. Quelle réalité recouvre t-il exactement?

Nous distinguons deux types d'activités rémunérées. Une première qui est intégrée aux études et qui concerne 13% des étudiants actifs comme c'est le cas pour les internes en médecine ou les ATER ; une seconde concerne les activités qui entrent en concurrence avec les études : 87% des étudiants actifs sont dans ce cas. Néanmoins, il convient de distinguer dans cette deuxième catégorie d'activités les petits boulots (8,6% des actifs font du baby-sitting) des activités qui rentrent beaucoup plus en concurrence avec les études comme c'est le cas des étudiants qui exercent une activité d'ouvrier ou d'employé (31% des étudiants actifs).

Est ce que l'on constate une précarisation du statut d'étudiant, au travers d'indicateurs comme celui de l'alimentation ou du logement?

Le midi l'alimentation est très liée au aux études, le soir beaucoup préfèrent manger à domicile. Ainsi 4% répondent ne pas manger le midi. Nous ne savons pas dans le détail ce que recouvre ce chiffre.

En ce qui concerne le logement on note une plus forte tendance à la décohabitation. Cela correspond notamment au poids grandissant des 2eme et 3eme cycle sur l'ensemble de la population étudiante.

On constate l'augmentation de la proportion des étudiants étrangers mais on arrive moins à les toucher par nos envois. Leurs adresses postales sont souvent temporaires. Néanmoins 10% de nos retours sur la dernière enquête proviennent d'étudiants étrangers. C'est un chiffre suffisant pour permettre une analyse particulière de cette population.

 

Retour

Newsletter de l'agence

Les dernières actus de l'Amue dans votre boîte mail ! Inscrivez-vous à notre newsletter.

Besoin d’informations ?

Vous êtes décideur ou correspondant prescripteur au sein d’un établissement ESR et vous souhaitez plus de renseignements sur notre offre de services

Contactez-nous