Qui a dit que la jeunesse française était individualiste? Le rapport rendu par Guillaume Houzel et son équipe sur les engagements bénévoles des étudiants tord le cou à cette idée reçue.


Certes le bénévolat a changé d'aspect mais il est bel et bien présent sur les campus. Une évolution qui va de pair avec les changements de l'université (sa massification notamment) et les désirs générationnels. Guillaume Houzel note ainsi que "d'affiliataire", l'engagement est devenu "contractuel" .

Méfiant face aux éventuelles tentatives de "récupération" des partis classiques, réticent à s'afficher politiquement, l'étudiant préfère désormais se positionner dans l'action. "Le bénévole d'aujourd'hui est plus sensible à l'activité qu'il mènera personnellement, conçue à la fois comme travail et comme engagement, qu'à l'objet général de l'association qu'il rejoint." résume Guillaume Houzel.

Il semble donc que ce ne soit plus tant le goût du militantisme qui favorise le dynamisme associatif que des "hobbys et des passions". Ceux-ci fédèrent les étudiants et les motivent pour agir. Si les associations sont moins structurées, elles se nourrissent de l'enthousiasme de leurs membres pour lancer de "grandes initiatives."

Guillaume Houzel met également l'accent sur les nouvelles motivations qui incitent les jeunes à s'engager :

  • Une première dimension est qualifiée par l'auteur de "fortuite". L'engagement permet de se frotter au monde professionnel et, parfois, de redéfinir son projet personnel o
  • u de nourrir une vocation.

  • Il existe aussi une dimension plus "stratégique" de l'engagement. Celui-ci peut avoir valeur de première expérience professionnelle. Guillaume Houzel chosit l'exemple des étudiants qui se destinent à l'enseignement. L'auteur note que la participation à des activités de soutien scolaire est prise en compte lors de l'examen de dossiers des candidats à l'entrée d'IUFM.

  • La troisième dimension peut être qualifiée d'explorative. Il s'agit pour les bénévoles de partir à la découverte de nouveaux horizons.

  • Le rapport ébauche une typologie des différents types d'étudiants engagés.

  • Le représentant : Il est "sensible aux questions statutaires, assume un rôle de gestion ou une parole collective." Il est présent dans les structures institutionnelles et est, la plupart du temps, élu par ses pairs.

  • L'intervenant : aux discours, il préfère l'action et se méfie de "l'embrigadement". Comme le souligne les auteurs du rapport, il n'est pas nécessairement membre de l'association dans laquelle il officie. Il s'identifie moins à la structure qu'aux activités qu'elle développe.

  • L'entreprenant : Contrairement à l'intervenant, l'entreprenant est dans l'initiative. Il ne goûte le bénévolat que s'il est lui-même en charge du projet. Il est souvent le créateur d'une association ou tout au moins, son animateur.

  • En sus d'un panorama très complet sur l'engagement étudiant, Guillaume Houzel se fend de quelques recommandations afin de ne pas laisser s'éteindre la dynamique et même, de lui donner un second souffle. Ainsi préconise-t-il la création de centres locaux du bénévolat étudiant. Ceux-ci permettraient de centraliser les informations concernant les différentes associations et moyens de s'engager. Un personnel qualifié devrait permettre à chacun de trouver la meilleure façon d'agir et d'éviter quelques "pertes" : celles d'étudiants dont la motivation s'émousse à rechercher "la" bonne structure. Des suggestions qui font écho à "Envie d'agir", l'opération lancée par le Ministère de l'éducation nationale pour stimuler l'engagement dans les rangs de la jeunesse.

    Le rapport dresse également une liste des grands domaines d'action à développer , du soutien scolaire, à l'éducation au développement en passant par la lutte contre les toxicomanies.

    La vigueur des associations et les pistes de réflexion ouvertes par le rapport de Guillaume Houzel témoignent d'un fait. L'engagement est encore le lieu de tous les possibles.

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