La question de l'enseignement à distance (EAD) a longtemps été traitée dans le cadre de quelques réseaux spécialisés, leurs animateurs déplorant souvent le manque d'écoute plus large de la communauté universitaire sur ces enjeux.


De fait, l'enseignement à distance était vécu au pire comme une innovation marginale, au mieux comme une réponse limitée à certains publics spécifiques , notamment dans le domaine de la formation continue.

Depuis deux ans, et particulièrement ces derniers mois, la prise de conscience générale s'est brusquement accélérée.

L'explosion d'internet et la prolifération d'initiatives privées ou publiques au niveau international ne sont pas étrangères à ce processus.

La plupart des responsables universitaires sont maintenant conscients que c'est le cœur même de l'offre de formation en enseignement supérieur qui est concernée par ce sujet. Les monopoles nationaux de certification ne résisteront pas à la multiplication des possibilités de formation à distance. A terme, la présence des universités françaises sur la scène mondiale peut résider dans la capacité des établissements à valoriser leur potentiel et à le traduire en formations attractives et accessibles.


Une pratique ayant vocation à concerner tous les acteurs de l'université


La Conférence des Présidents d'Université a pris l'ampleur de ces enjeux, notamment depuis le colloque de Nancy (mars 1999) consacré aux acteurs de l'université face aux technologies de l'information et de la communication (TIC).

La réflexion des responsables d'établissements français s'est notamment articulée autour de la conviction que l'EAD devait désormais être compris comme une pratique qui a vocation à concerner tous les publics de l'université ainsi que tous les acteurs au sein de l'université.

Les universités n'ont ainsi pas jugé pertinentes d'autres approches qui auraient pu privilégié une stratégie de spécialisation et/ou d'externalisation, revenant à s'en remettre à un organisme ad-hoc pour prendre en charge l'EAD de l'université française

Il appartient donc à chaque université de l'intégrer dans son projet d'établissement, avec le souci de construire une offre significative, tant en nombre de formations proposées, qu'en matière de qualité professionnelle des services offerts.

Or, il est manifeste que chaque université isolée rassemble rarement les moyens et compétences nécessaires pour se hisser seule au niveau de telles ambitions.

La réponse privilégiée a donc consisté à soutenir l'organisation de réseaux d'établissements (parfois aussi appelés consortiums), des universités mettant en commun tout ou partie (par exemple autour de thématiques disciplinaires) de leurs compétences pour développer des activités de taille critique.

On retrouve d'ailleurs cette idée dans le récent appel à projet "campus numérique" lancé par la direction de la technologie (sous-direction des technologies éducatives et des TIC).


Un accord qui mise sur la mutualisation des compétences et des savoir-faire


C'est dans ce contexte que s'inscrit le protocole d'accord qui devrait être signé le 11 octobre entre la Conférence des Présidents d'Université (CPU), la Conférence Des Ecoles et Formations d'Ingénieurs (CDEFI), la Conférence des Directeurs d'IUFM (CDIUFM) et le Centre National d'Enseignement à Distance (CNED), en présence du Ministre de l'Education nationale.

Les signataires visent à fixer un cadre de collaboration commune pour mieux positionner le service public au plan national et international, en prenant en compte les compétences des acteurs et le travail déjà réalisé dans les établissements et les réseaux d'établissements existants.

Il s'agit tout autant de fédérer les énergies pour la mise en place de cursus à distance, que d'exporter ensuite ces cursus, répondre aux appels d'offre européens et internationaux, etc.

Le but est que chaque partenaire s'appuie sur le savoir-faire existant chez les autres, en mettant par exemple en commun l'ingénierie pédagogique existante dans un établissement avec l'expérience de la production audio-visuelle numérique développée au CNED.

Les principaux acteurs de l'enseignement supérieur ont donc choisi la voie de la complémentarité, de façon à prévenir d'éventuels phénomènes de concurrence nationale, alors qu'il faudra déjà faire face à la concurrence internationale qui s'ébauche.




La signature prochaine du protocole entre la CPU, la CDEFI, la CDIUFM et le CNED traduit la volonté des universités de privilégier l'organisation en réseaux pour développer l'enseignement supérieur à distance.

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