"Un grand succès"

"Un grand succès"

C'est avec ces mots que Bruno Julliard, président de l'UNEF, qualifiait les mouvements du 7 mars qui donnaient le coup d'envoi de la grogne des étudiants. (Ecoutez)

400 000 personnes selon la police et 1 000 000 selon les syndicats (Lire) défilèrent en France pour marquer leur opposition au CPE. Une sorte de revanche, selon les syndicats, sur la manifestation du 7 février qui reçu un écho relatif. François Chérèque se félicite ainsi d'une mobilisation "[..] deux à trois fois plus importante que celle du 7 février. Après avoir perdu la bataille de l'opinion, le premier ministre est en train de perdre celle de la rue"(Lire).

Le 8 mars le réveil est sérieux. Dominique de Villepin n'hésite pas à affirmer que "la présidentielle dépend du CPE"(Lire) dans les colonnes du Monde.

Le CPE adopté

C'est le 9 mars qu'un ultime vote des sénateurs est venu clore les discussions parlementaires au sujet du projet de loi sur l'égalité des chances (qui comprend le CPE) (Lire). 132 heures de discussions pour un texte propulsé par une procédure d'urgence (une seule lecture dans chacune des Chambres)

De plus en plus d'universités sont touchées par le mouvement.

Dans un communiqué publié le 9 mars le bureau de la Conférence des présidents d'universités souhaite que le "dialogue s'établisse" (Lire)

La Sorbonne

Les étudiants nen démordent pas (Lire) et mènent , dès le vendredi 10, plusieurs opérations d'occupation dont celle de la Sorbonne à Paris (Lire)

Dans la même journée François Resche président de l'université de Nantes adresse une lettre ouverte au Premier ministre pour lui demander "solennellement [..] de suspendre le CPE et d'ouvrir des négociations avec toutes les organisations professionnelles et étudiantes concernées". Il sera suivi dans cette initiative par d'autres présidents comme Marc Gontard (Rennes II), Rémy Pech (Toulouse II) ou Olivier Audéoud (Paris X Nanterre) qui appellent aussi à la suspension ou au retrait du CPE et demandent au Premier ministre d'engager des discussions avec les étudiants.

L'occupation de la Sorbonne se poursuit (Lire) durant la journée de vendredi et jusqu'à tard dans la nuit. Le samedi 11 mars au matin les forces de l'ordre faisaient évacuer les quelques 200 jeunes qui occupaient les locaux. Leur intervention faisait suite à une "réquisition" par le recteur de l'Académie de Paris, chancelier des Universités, Maurice Quénet (Lire)

Villepin, grand oral à la TV

Dimanche soir Dominique de Villepin était l'invité du journal de TF1 et tentait l'apaisement en proposant de "nouvelles garanties" (Lire).

Les propos du premier ministre n'ont pas eu l'effet escompté.

On se posait, lundi 13, la question de l'essoufflement de la contestation (Lire) mais la journée de mardi 14 a démontré que les étudiants ne désarment pas.

Pour le Figaro le mouvement anti-CPE "se durcit" (Lire) et Le Monde notait que "la contestation s'amplifiait au fil de la journée du mardi 14" (Lire).

Même constat du côté de Libération (Lire) qui montre plusieurs facettes à la contestation entre les étudiants toujours motivés et ceux qui le sont moins.

Selon l'AEF (dépêche n°62550) Jean Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée Nationale, annonce le dépôt, mardi 14, d'un recours devant le Conseil Constitutionnel contre l'article 3 de la loi pour l'égalité des chances (article instituant le CPE).

Le recours se base sur une rupture d'égalité entre les salariés de plus ou moins de 26 ans.

 

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