Le président de Paris VII fait le point pour Act-U sur le déménagement de son établissement de Jussieu au nouveau site de Paris Rive Gauche.


Pourquoi avoir mis en ligne des informations sur le site Paris Rive Gauche alors que jusqu'ici, elles étaient réservées à l'Intranet de l'université ?

Parce que ces travaux deviennent une réalité ! Personnellement, je préfère parler de la réalité plutôt que de ce qui va venir. Maintenant que ces travaux ont débuté, il nous semblait logique d'en parler sur le site de Paris VII.

Nous avons d'abord rodé ces pages en interne pour voir les réactions des personnels. Et nous avons bien fait ! Car les travaux ont pris du retard pour ne débuter que mi-avril.

Comment expliquer cette phase de deux ans entre la désignation des lauréats au concours d'architecture et la mise en route des travaux ?

C'est vrai, c'est monstrueux ! Il y a tout d'abord eu la programmation fine à finir. Mais si l'université avait eu la maîtrise d'ouvrage (qui appartient au rectorat), nous aurions sans doute été plus vite. Après tout, c'est notre projet, notre université. Nous vibrons vraiment pour ça. Et l'équipe qui travaille en interne sur le projet est vraiment pointue.

Pouvez-vous revenir sur la genèse de ce déménagement de Paris VII dans le XIIIème ?

L'idée date des années 1996-1997. Comme vous le savez, nous avions de l'amiante floquée dans les faux plafonds mais aussi des problèmes de structures en cas d'incendie.

Pour être clair, les poteaux extérieurs de Jussieu n'étaient pas sécurisés. Si les bâtiments prenaient feu, sous l'effet de la chaleur, ces structures extérieures se ramolliraient et tout s'écroulerait, un peu comme un château de cartes. De plus, les réseaux électriques étaient complètement obsolètes du fait de la vétusté des bâtiments. Et nous n'avons pas pu les entretenir du fait de la présence d'amiante. Or pour désamianter et restructurer chaque barre du site de Jussieu, il fallait 3 ans. Pour ce faire, il fallait évidemment vider ces barres. Louer de nouveaux locaux et les adapter aux normes en attendant la réhabilitation du site aurait coûté plus cher que de construire de nouveaux bâtiments. Si Paris VII libérait Jussieu, cela laissait 110 000 m2 supplémentaires.

En 2001, la tutelle a donné son accord pour que nous obtenions 155 000 m2 à Paris Rive Gauche. Selon le Contrat de plan État-Région, la ville de Paris nous fournit le terrain, la région, des fonds et l'État assure la construction.

Mais sous la pression politique et juridique relative à l'amiante, nous avons du quitter Jussieu plus tôt. Des locaux ont donc été loués rue du Chevaleret mais aussi rue du Javelot et enfin dans l'ancien hôpital St Lazare, situé près de la gare de l'Est.

Actuellement, comment se "découpent" les travaux ?

Une première tranche de 110 000 m2 de travaux vient de débuter. Elle se compose d'une tranche A de 87 000 m2 qui a déjà commencé et d'une tranche B de 23 000 m2, qui débutera d'ici un an ou deux. Pour la tranche A, c'est le rectorat qui a la maîtrise d'ouvrage. Pour la B, la maîtrise d'ouvrage revient à la mairie de Paris.

Avez-vous travaillé avec Christian de Portzamparc qui est chargé de l'organisation de ce nouveau quartier de la capitale et avec les architectes qui ont été retenus à l'issue du concours ?

Je n'étais pas encore président à ce moment mais l'université a toujours été présente. Pour en revenir à notre collaboration avec les urbanistes, ils ont défini les endroits où l'université pouvait s'implanter. Quant aux architectes, nous avons eu notre mot à dire lors du concours. Nous avions des voix mais n'étions pas majoritaires. Et il faut reconnaître que les avis de l'université n'ont pas toujours été suivis.

Je voudrais d'ailleurs ici rendre hommage à François Montarrass, mon vice-président pour Paris Rive Gauche qui fait beaucoup pour ce projet.

Chaque université tente de se définir une identité. Avec l'arrivée dans ces nouveaux locaux, comment envisagez-vous celle de Paris VII ?

Je retiendrai deux notions clefs. Tout d'abord, nous voulons que ce quartier de la capitale devienne un nouveau quartier latin. L'université prend vraiment à son compte cette image.

La seconde notion, c'est celle d'une vraie pluri-disciplinarité. Nous faisons ici des sciences "dures", des lettres, des sciences-humaines, de la médecine, etc. Et pour chacune des disciplines, le poids en nombre d'étudiants est relativement équivalent.

Vous parlez de "nouveau quartier latin". Mais pour cela, il faudrait que le quartier se développe conjointement à l'université. Cela a-t-il été pensé par les architectes et les urbanistes ?

C'est exactement la volonté de Christian de Portzamparc ! Ainsi, le rez-de-chaussée des bâtiments universitaires comprendra-t-il des surfaces commerciales. Ce n'est pas un campus qui est en train de se construire ici mais bien une université "dans" la ville. Par exemple, entre la Halle aux farines et le bâtiment de physique, on trouvera une bande de construction qui sera constituée d'habitations.

Quand les premiers étudiants arriveront-ils sur le site de Paris Rive Gauche ?

Les premiers arriveront pour la rentrée 2006. La tranche A achevée, nous disposerons en effet de pas moins de 13 amphis et 60 salles de cours. Un peu plus tard, une bibliothèque de 13 000 m2 sera mise en fonction dans les Grands Moulins de Paris.

La tranche B, elle, sera achevée aux environs de 2007-2008. Et la période 2008-2010 verra l'achèvement des travaux.

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