Dans « 2001 l'Odyssée de l'espace » de Stanley Kubrick un « acteur » particulier a marqué les esprits : H.A.L.

Dans « 2001 l'Odyssée de l'espace » de Stanley Kubrick un « acteur » particulier a marqué les esprits : H.A.L.

L'ordinateur omniscient et omnipotent qui, peu à peu, acquiert son propre libre arbitre, ne pouvait être oublié lors de la conférence de presse du 11 octobre annonçant la signature du protocole d'accord sur les archives ouvertes.

C'est Yannick Vallée, vice-président de la conférence des présidents d'universités, qui a le premier lancé l'analogie entre le H.A.L de Stanley Kubrick et HAL qui est actuellement soutenu par le CCSD (Centre de Documentation Scientifique Directe) pour gérer le conservation et la publication en libre accès des productions scientifiques.

Les universités, les grandes écoles et les principaux organismes de recherche français ont récemment signé un accord harmonisant la publication de ces productions scientifiques sur cette plate-forme commune. Les documents ainsi déposés sont librement consultables, dans le monde entier.

1200 textes intégraux sont déposés chaque mois. 15% de la production scientifique française est déjà référencée sur la plate-forme. Il est possible de déposer ses articles en anglais et/ou en français. De fait, les articles scientifiques sont souvent publiés en anglais.

Un système sans comité de lecture

Les archives ouvertes ne viennent pas se placer en concurrence des revues à comité de lecture mais en complémentarité.

Les articles déposés peuvent être l'objet de critiques de la part des lecteurs qui enrichissent la réflexion de l'auteur qui peut ensuite déposer des versions améliorées de ses écrits. Chaque version est identifiée, publiée à nouveau, pour que l'historique puisse être reconstitué afin de garantir la transparence des idées déployées sur le système.

Les Archives ouvertes constituent en outre un outil de choix pour les membres des comités de lecture des éditeurs classiques. Ils n'hésitent pas à venir retrouver les écrits d'un chercheur dont on vient de leur soumettre le travail mais qu'ils ne connaissent pas. Ils peuvent ainsi s'assurer de leur démarche scientifique, consulter les modifications qu'ils ont pu apporter à leurs articles et apprécier les débats qui gravitent autour des travaux qu'ils doivent valider.

Une question de masse critique

Dans le projet des archives ouvertes une part de géopolitique des idées est aussi à l'œuvre. Pour Yannick Vallée les archives ouvertes s'opposent « à la marchandisation de la science » en rappelant qu'entre les « chercheurs auteurs et les chercheurs lecteurs nous avons les éditeurs, qui, il faut le dire, ont fait fortune sur le dos des chercheurs ».

Gilles Bloch, directeur de la Direction générale de la recherche et de l'innovation (DGRI), est revenu sur cet aspect important de la masse critique. La réussite passera par l'appropriation du système par les chercheurs. Pour autant il n'est pas encore question « d'obligation » puisque ce terme « est encore en débat » selon le représentant du ministère. Les chercheurs sont cependant fortement incités à se pencher sur la question.

Cette plate-forme de publication est « quasi historique » dans le sens où elle peut permettre une « redéfinition des équilibres géographiques dans la production des publications et une redéfinition des équilibres linguistiques ».

 

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