A l'université Pierre et Marie Curie, des chercheurs de l'Inserm, dirigés par Dominique Burger, viennent de mettre au point le dernier maillon pour relier simplement des textes numérisés aux terminaux Braille.

A l'université Pierre et Marie Curie, des chercheurs de l'Inserm, dirigés par Dominique Burger, viennent de mettre au point le dernier maillon pour relier simplement des textes numérisés aux terminaux Braille.


Cette avancée pourrait permettre aux étudiants atteints d'un handicap visuel d'accéder aux fonds numérisés des bibliothèques de leurs universités.

Entretien avec Dominique Burger, responsable du programme de recherche.

Comment se présente votre projet ?

Il a pour but de permettre à une personne aveugle ou malvoyante de consulter des ouvrages soumis à des droits.

Comme dans une bibliothèque mais avec un appareil Braille et au travers du réseau Internet.

Le numérique nous permet ce transfert d'informations, depuis un serveur où sont stockés les ouvrages numérisés (le serveur Hélène) vers un terminal Braille.

Notre outil est directement incorporé dans l'appareil de l'utilisateur qui peut accéder au serveur Hélène sans même l'aide d'un ordinateur puisque les terminaux Braille sont en eux mêmes des ordinateurs.

Quels problèmes spécifiques avez vous rencontrés ?

La numérisation apporte aussi son lot de problèmes et nous devions en résoudre deux majeurs.

La structuration de l'information fut le premier obstacle auquel nous avons dû faire face.

Nous avons ainsi développé des outils de conversion à partir des fichiers que l'on peut recevoir de la part d'un éditeur.

Evidemment, en fonction de la structuration du fichier, le temps de travail est plus ou moins long.

La question de la sécurisation des données a été le second obstacle.

Les procédés classiques de protection des données ont été implémentés sur les appareils Braille.

Les systèmes de protection adaptés pour les voyants, comme le PDF, ne conviennent évidemment pas aux aveugles.

L'authentification de l'utilisateur comme ayant le droit d'accéder aux ouvrages se fait directement au niveau matériel, sur le terminal Braille lorsque ce dernier se connecte au serveur.

Votre projet trouve un écho particulier à l'heure où le débat sur la numérisation des fonds des bibliothèques est assez vif. Comment le situez vous par rapport à cette question ?

Je trouve que cela se rejoint et j'ai déjà commencé à plaider cette cause.

Je pense qu'il n'y a aucun intérêt à faire comme Google et, de toute façon, il est déjà trop tard.

Par contre, si en Europe nous voulons faire quelque chose de différent il serait intéressant d'intégrer les utilisateurs malvoyants et leur faire profiter des fonds numérisés.

Nous montrons, avec notre système, que cela est techniquement possible.

Quel est le coût de la mise en place de votre outil ?

Notre principe premier était de ne pas créer un nouvel appareil pour une nouvelle fonction.

Le coût est uniquement logiciel.

La société Eurobraille nous a appris qu'elle incorporerait notre système dans ses machines et ce, a priori, pour un coût minime.

 

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