A Toulouse, le privé vient à la rescousse des étudiants.

Interview de Bertrand Bourrus, directeur général de la SA HLM des Châlets

La ville de Toulouse souffre-t-elle d'une pénurie de logements étudiants ?

Nous avons ici 110 000 étudiants. Cela représente un quart de la population toulousaine intra-muros. Selon la municipalité, il manquerait 10 à 15 000 logements. D'après les présidents d'université, 5 000 étudiants ne trouveraient pas à se loger. Le besoin doit se situer approximativement entre les deux, soit aux alentours de 8 000 chambres.

En ce qui nous concerne, nous avons 800 logements étudiants dont 600 gérés directement.

Pourquoi une société privée HLM comme la vôtre s'intéresse-t-elle à la question du logement étudiant ? Y a-t-il une stratégie ?

Pour nous, cela s'inscrit dans une démarche globale. Nous nous occupons aussi bien de la création de maisons de retraite que de celle d'habitations étudiantes. Le CA du CROUS nous a choisis comme opérateur, en raison de notre savoir-faire. Le CROUS est locataire, nous sommes les maîtres d'ouvrage. Nous sommes en train de créer 210 logements neufs. Ils seront livrés pour la rentrée 2004. Nous restructurons les logements sur le site de Rangueil. Donc, si on parle en terme de stratégie, je dirais que la nôtre est une stratégie de généraliste de l'habitat.

A quoi ressemblent ces logements ?

Ce sont pour la plupart des studios. Mais nous faisons aussi des deux voire des trois pièces. Pour les studios, ce sont des 17 m2 avec un maximum d'équipement. Le sommier et les placards sont déjà installés. L'endroit est prêt à être meublé à moindre coût. Nous faisons plus de l'immobilier que du mobilier.

La colocation peut-elle constituer une solution à cette crise du logement ?

Face à cette situation, nous nous sommes entendus à trois organismes (nous-mêmes, l'OPAC de Toulouse et SA Patrimoine) pour proposer de la colocation. Nous mettons à disposition 50 appartements, soit 150 à 200 places.

Dans les Hautes-Pyrénées, l'OPAC 65 a mis en place ce système qui fonctionne bien pour deux raisons. Tout d'abord, la mixité sociale existe et sur le plan financier, c'est très avantageux pour les étudiants.

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