Page 48 - Guide Patrimoine
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RÉFLEXION SUR LA RÉHABILITATION DU BÂTIMENT COPERNIC
mise en œuvre par l’Université Paris-Est Marne-La-Vallée
Propos recueillis auprès de Madame Quesnel, Directrice de projet au sein de l’EPAURIF, et de Monsieur Demange, Directeur du patrimoine de l’université Paris-Est Marne-La-Vallée.
Construit en 1988, au sein de la Cité Descartes à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), le bâtiment Copernic fut racheté par l’Etat afin d’accompagner l’expansion de l’université Paris-Est Marne-La-Vallée. D’une surface de 25 000 m2 de plancher, il fait l’objet d’une opération de réhabilitation lourde qui doit être réalisée en partenariat public-privé.
Dans le cadre de la réhabilitation du bâtiment Copernic, l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée a engagé une ré- flexion axée sur l’anticipation de la phase d’exploitation du bâtiment dès sa conception.
En effet, l’exploitation d’un bâtiment est encore trop peu prise en compte lors de la phase de conception. Cela peut avoir des conséquences financières lourdes sur l’entretien du patrimoine (accessibilité, performance, pérennité, etc.), comme on le voit encore trop souvent dans des constructions récentes.
Il est primordial que la démarche d’optimisation et de rénovation du patrimoine soit participative, et ce, le plus en amont possible. La transversalité et la forte mobilisation de l’ensemble des utilisateurs de l’établissement sont des conditions indispensables à la réussite d’un tel projet. Les responsables du patrimoine doivent donc échanger au maximum avec les utilisateurs afin de bien appréhender leurs besoins et définir une réponse immobilière adaptée.
En outre, les retours d’expérience d’autres établissements sont de plus en plus nombreux et permettent d’identifier certaines évolutions des usages ainsi que de nouveaux axes d’optimisation du patrimoine (utilisation des inter-es- paces, espaces plurifonctionnels, travail en mode projet, etc.).
Le choix du projet doit se faire en fonction de critères objectifs et précis et non d’une «note de cœur». Une com- munication adaptée peut être réalisée auprès de la Maîtrise d’Ouvrage afin de limiter la prise en compte des critères subjectifs et retenir le projet répondant au mieux aux besoins.
Un projet immobilier doit être ambitieux mais réaliste et réalisable. L’analyse du projet doit nécessairement intégrer le recensement des compétences nécessaires et la disponibilité des ressources internes.
La réussite d’un tel projet dépend essentiellement de l’évolution des usages et de l’appropriation des nouveaux es- paces par les utilisateurs. Ainsi, au-delà du recours aux AMO techniques, il peut également être intéressant de recourir à des AMO spécialisés sur les problématiques de conduite du changement et sur les spécificités immobilières liées aux activités de recherche.
L’équipe projet doit identifier les interlocuteurs clés et planifier les mesures d’accompagnement nécessaires au travers d’un plan de communication adapté à chaque type d’acteurs pour initier la dynamique. Par ailleurs, la gou- vernance de l’établissement doit nécessairement être impliquée, définir un schéma directeur global puis porter le projet immobilier et soutenir les responsables dans le choix et la mise en œuvre de leurs actions.
Cette démarche s’inscrit dans la durée et les premiers résultats ne sont pas toujours visibles à court terme. La com- munication doit donc intégrer cette contrainte et viser à maintenir la dynamique du projet (guide d’utilisation, impli- cation des utilisateurs à l’atteinte des performances...).
46 Guide méthodologique, Optimiser et rénover le patrimoine immobilier universitaire, Juin 2014
RETOUR D’EXPÉRIENCE


































































































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