Page 128 - Guide Patrimoine
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FICHE 6 : PATRIMOINE ARCHITECTURAL Le contexte de l’étude
patrimoniale de site
L’enjeu immobilier universitaire de demain n’est pas la construction de m2 supplémentaires. Les besoins sont en effet globalement satisfaits, excepté en Ile-de-France et quelques cas isolés. En revanche, un tiers du patrimoine, c'est-à- dire 6 millions de m2, devrait être réhabilité. Cette réhabilitation devra à la fois intégrer les nouveaux usages liés au numérique, la mise aux normes techniques (sécurité incendie, accessibilité), les enjeux de performance énergétique (objectif de réduction des consommations d’énergie de 38 % d’ici 2020). Réhabilitation complexe, donc, qui ne doit pas perdre de vue le respect de la qualité architecturale du patrimoine.
D’où la nécessité de doter les établissements d’enseignement supérieur d’un outil d’aide à la décision pour l’aména- gement de leur campus et la réhabilitation de leur patrimoine qui est l’étude patrimoniale de site. L’objectif n’étant pas de figer l’architecture des campus, mais d’y favoriser une écriture contemporaine de leurs réhabilitations à la lumière de la connaissance des conceptions originelles.
L’étude patrimoniale de site a été conçue par le service des grands projets immobiliers de la DGESIP/DGRI du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le cadre du Plan Campus.
En effet, ce plan lancé en 2008 avait notamment comme objectif la réhabilitation des bâtiments universitaires. 12 cam- pus ont été retenus à l’issue d’un appel à projets et 10 d’entre eux ont fait l’objet d’études patrimoniales de sites réalisées en 2010/201159 : il s’agit d’Aix-en-Provence, Bordeaux Talence-Pessac-Gradignan, Grenoble Saint-Martin d’Hères, Lille Villeneuve-d’Ascq, LyonTech-La Doua, Montpellier Triolet, Montpellier Paul Valéry, Strasbourg Esplanade, Toulouse Ran- gueil et Marseille Luminy. Les sites de Condorcet à Aubervilliers, de Saclay et de Paris n’ont pas été étudiés.
Ces campus ont pour point commun d’avoir un patrimoine bâti dont les qualités architecturales peuvent échapper à la communauté universitaire du fait de son époque de construction – les années soixante - et de sa dégradation.
La méthode
Une étude patrimoniale de site permet d’aborder d’une manière globale le patrimoine universitaire, c’est-à-dire dans sa dimension architecturale, paysagère et artistique, et elle se présente comme un outil simple d’utilisation grâce, notamment, à l’élaboration de cartes de datation du patrimoine et de fiches d’inventaire.
L’inventaire comprend une carte de datation des bâtiments, une carte de localisation des œuvres d’art, et une fiche d’inventaire qui concerne aussi bien chaque bâtiment que chaque ensemble architectural et paysager. Leur intérêt patrimonial y est décrit selon seulement 3 critères dans un souci de simplification : remarquable, de qualité, courant.
Le guide de recommandations s’inscrit dans une stratégie patrimoniale dynamique : comment définir une stratégie de préservation, évolution et mise en valeur du patrimoine bâti ou non bâti qualifié de remarquable sur un site en voie de transformation ? Comment redonner une cohérence à l’aménagement du campus sachant que des strates succes- sives de constructions ont pu en brouiller la lisibilité d’origine.
126 Guide méthodologique, Optimiser et rénover le patrimoine immobilier universitaire, Juin 2014
59 + Cf. site Amue à l’adresse http:/www.amue.fr/patrimoine/metier/article10/article/reperer-et-faire-evoluer-son-patrimoine-les-nou- veaux-outils-a-dispositions
Chaque étude a 3 volets : un inventaire des œuvres architecturales, paysagères et artistiques du campus concerné, un guide de recommandations concernant les ensembles paysagers et les bâtiments les plus remarquables et une synthèse avec la proposition d’un dispositif de suivi patrimonial.


































































































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