Page 123 - Guide Patrimoine
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L’évolution de la pédagogie implique aussi la multiplication de petites salles de travail pour les étudiants, équipées de technologies numériques, pour favoriser le travail autonome en petits groupes.
Tous les autres espaces, couloir, hall, bibliothèque, cafétéria, extérieurs, etc., deviennent de potentiels espaces infor- mels d’apprentissage qui permettent aux étudiants de travailler seuls et/ou ensemble là où ils peuvent se connecter. Leur demande étant de pouvoir se connecter « anytime, anyplace, anywhere » : à tout moment, partout, en tout lieu.
Ces espaces ne sont plus dédiés à un usage monofonctionnel et deviennent des lieux plurifonctionnels, véritables lieux de vie étudiante. . Ainsi les grands halls, qui jusqu’alors ne servaient qu’à évacuer les flux en entrée et en sortie, gardent cet usage mais deviennent aussi, comme à l’université de Panthéon-Assas (Paris 2), des espaces de convivia- lité, d’échanges, de restauration, grâce à l’installation d’un bar à salades qui fonctionne à l’heure des repas, de sofas et de tables basses (fixés au sol pour des raisons de sécurité incendie). Inversement, les espaces de cafétéria et de restauration sont désormais ouverts toute la journée et deviennent des espaces de travail en dehors des horaires de déjeuner. Les couloirs, eux aussi, évoluent pour ne plus être de stricts espaces de circulation mais devenir des espaces d’échanges et d’apprentissage informel en étant élargis et équipés de mobiliers adaptés. On s’achemine ainsi sans doute à terme à la fin de la dichotomie surface utile/ surface de circulation pour ne plus raisonner qu’en surfaces utiles.
Parallèlement, les espaces dédiés aux laboratoires des différentes UFR ont tendance, à la fois, à être regroupés au sein de mêmes bâtiments, comme à l’université de Liverpool, et à se rapprocher des lieux d’enseignement, comme à l’Institut innovant de formation par la recherche à Paris. Ceci afin de mutualiser les achats de matériel et la gestion de ces espaces et de favoriser les échanges entre étudiants, enseignants, et enseignants/chercheurs. Cette gestion est en général assurée par une équipe technique flexible en mesure d’aider un éventail de disciplines. Pour privilégier les échanges, de grands laboratoires sont constitués et utilisés par plusieurs équipes différentes (chimie et sciences de l’environnement par exemple). Ils sont équipés de Wifi et d’ordinateurs fixes, de sièges et de chariots mobiles, pour pouvoir déplacer facilement le matériel entre les laboratoires.
Les bureaux des enseignants – chercheurs évoluent également vers des bureaux partagés non dédiés. Les enseignants disposent d’outils de réservation, accessibles depuis leur domicile, pour réserver un bureau, une salle de cours. Ils disposent d’espaces de stockage à proximité des bureaux et les salles des enseignants sont équipées de salles de visioconférence.
L’ensemble des cas étudiés a vocation à servir, pour de futures programmations de locaux universitaires, de sources d’ins- piration, et non de reproduction, et d’expérimentation selon les contextes en privilégiant une approche par les usages.
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