Page 103 - Guide Patrimoine
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6.2 | Suivi des performances exigées, tout au long du processus
L’équipe projet de la maîtrise d’ouvrage va devoir assurer – en interne ou avec l’aide d’un AMO – un suivi précis des orientations stratégiques ainsi que des objectifs qualitatifs et quantitatifs, à partir de grilles d’analyses et de revues systématiques de projet au cours desquelles la maîtrise d’œuvre devra être en capacité de démontrer que son projet répond bien à ces obligations.
Ce suivi des performances exigées tout au long du processus de conception (avant-projet / projet) puis de réalisation et d’exploitation est formalisé sous l’appellation de « commissionnement »50.
Le « commissionnement » est un processus qui s’applique tout au long du cycle de vie du bâtiment neuf ou réhabilité et qui vise à s’assurer que les systèmes sont conçus, installés, exploités et maintenus dans des conditions opti- males vis-à-vis d’objectifs fixés en amont.
C’est le passage d’une culture de moyens à une culture de résultats.
Dans le processus de préparation puis de réalisation des travaux, et au-delà de l’importance d’assurer un suivi de
chantier rigoureux, les étapes détaillées ci-après sont déterminantes. La phase de consultation des entreprises
La phase de consultation des entreprises doit permettre de faire passer aux entreprises candidates, et encore plus aux entreprises retenues, les préoccupations et les exigences de la maîtrise d’ouvrage en matière de vie ultérieure du bâtiment, tant en termes de coût d’exploitation-maintenance que de qualités d’usage, par la qualité de construc- tion et l’obtention des objectifs définis dans le programme et dans les cahiers des charges de consultation.
Au-delà du contenu classique des dossiers de consultation, il est donc important que la maîtrise d’œuvre intègre, dans ses dossiers de consultation, un certain nombre d’obligations au regard des objectifs de performance, de qualité, de pérennité et des conditions technico-économiques de la maintenance et de l’exploitation ultérieure du bâtiment.
Compte tenu de la capacité de proposition des entreprises, il peut être utile, pour certaines installations, équipements ou matériaux, de définir, au-delà de caractéristiques techniques très précises, des exigences performancielles atten- dues de ces installations, matériaux ou équipements.
Ainsi, les entreprises pourront répondre en solution “de base”, et en variante, par des propositions respectant ces exi- gences performancielles et pouvant se révéler très intéressantes, d’un point de vue technico-économico-performanciel.
Il est également très utile d’intégrer, dans le budget de l’opération, une enveloppe de coûts de travaux de correction ou d’amélioration lors de la première année, car il reste toujours des "erreurs" à corriger le plus vite possible, indépen- damment de la garantie de parfait achèvement.51
La définition des documents à remettre à l’issue de la réalisation
Une des difficultés souvent retrouvée lors de la mise en exploitation des bâtiments à l’issue des travaux, se situe dans
l’insuffisance, la non-conformité, voire l’absence des documents qui devraient être normalement transmis aux services ou entreprises chargés de cette exploitation. Au mieux, et selon l’implication des entreprises, de la maîtrise d’œuvre et du coordinateur sécurité, la maîtrise d’ouvrage arrive à obtenir des DOE (dossiers des ouvrages exécutés) et le DIUO (dossier des interventions ultérieures sur ouvrage).
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50 + Cf. Memento du commissionnement pour des équipements techniques aux qualités durables – COSTIC avec les soutiens de la Fédération française du bâtiment, de l’Ademe, du Fonds Social Européen et avec la collaboration de l’AICVF et des entreprises du GCCP – 2008 – http:/ www.costic.com/sites/default/files/upload/rapport/memento_commissionnement_costic_2008.pdf
51 + De l’ordre de 5% du montant initial des marchés


































































































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